À chaque fois que je vois Paris mis en scène comme hier soir, je ne peux m'empêcher de songer au grand basculement qui s'est opéré en quelques décennies. Qu'on y songe un peu, que voit-on : une multitude de cadres à costume-cravate, tous les matins, sur les quais du métro, du RER ou sur leur trottinette, se rendre à leurs bureaux de la Défense. Pour vivre à Paris ils se sont endettés à vie, afin d'acheter un deux pièces minable, mal éclairé et mal foutu, où vivaient autrefois nos parents, nos grands-parents, artisans, petits commerçants, prolos à bleu de travail...Tout bien pesé, à franc constant non devalué ramené au prix de l'euro actuel, nonobstant le rattrapage inévitable du cours de l'or, de la banane plantain comme celui de l'uranium, et en dépit du choix de la cravate, ils sont comme leurs prédécesseurs les baisés d'un système auquel ils participent en se pensant des "winners".
Imbéciles, pauvres types... Quelle dégringolade !
Mais si la crème du capitalisme, ou supposée telle, vit dans les logements ouvriers d'hier, ne sont-ils pas les prolétaires d'aujourd'hui ? Se posent-ils la question le soir en s'endormant sur leur lit Ikéa ? Et à qui confier les chambres de bonne du sixième étage sans ascenseur avec chiottes sur le palier ?
Mais non, jamais ils ne se poseront la question : ils vivent dans le décor d'Emily, et ça, ça n'a pas de prix.
Paris n'est plus Paris. Vous avez raison: c'est de plus en plus un décor.
RépondreSupprimerPangloss
Ben oui...
SupprimerEt d'ailleurs on y cherche désespérément Emely...
Pierre Perret chantait "le Temps des Puces", c'est fini, place aux punaises de lit ...
RépondreSupprimerÀ Vanves il y en a encore des puces.
SupprimerDes punaises de lit je ne sais pas...
C'est la demoiselle sur la photo Emily ? Elle a remplacé Amélie ?
RépondreSupprimerB.
Il me semble bien oui...
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