lundi 10 février 2025

Je voyage pour vérifier mes rêves

 



Je viens de refermer le livre d'Olivier Weber, "Ma vie avec Gérard de Nerval".

Puis, pris de curiosité, dans Google Maps j'ai tapé "Le Château des brouillards". Lors de mes innombrables promenades à Montmartre, j'ai dû passer cent fois à côté, sans en connaître l'histoire. Toujours dans le même esprit, j'ai tapé ensuite "Mortefontaine", et me suis retrouvé non loin d'Ermenonville et de sa grande forêt domaniale. J'étais bien avancé...

Toujours est-il que demain, tout à l'heure, j'irai acheter "Les Filles du feu", dans ma librairie habituelle. 

vendredi 7 février 2025

Du temps où je bloguais

 vendredi 22 mars 2024


No future


 




À Caroline.


C'est un article de Marianne intitulé " Et si les punks avaient gagné ?" qui m'a fait repenser à eux. Eux, c'étaient Caroline et François, que j'ai côtoyés vers la fin de mes années lycéennes, du côté de Pithiviers. Nous nous étions connus au bahut, j'avais 16 ans et eux la vingtaine ; j'étais le petit, ils étaient les grands. Ils m'aimaient bien, me toléraient dans leur cercle. Ils étaient toxicos.


Parfois j'enfourchais ma bleue pour leur rendre visite.


Chez eux, qui n'était probablement pas chez eux, c'était une petite maison à l'abandon, dans un hameau paumé entre Beauce et Gâtinais.  On y entrait par une porte de fer forgé qui ne fermait plus. Là, un chemin étroit, envahi de ronces, de matériel agricole rouillé, sinuait jusqu'à la demeure. Je me souviens d'un tricycle rouge, incongru, dans un bosquet d'orties. En franchissant la porte on tombait sur le salon. Au fond il y avait une grande fenêtre par où entrait la lumière du sud. Elle donnait sur un jardin tout aussi délaissé où n'en finissaient pas de mourir des fruitiers méconnaissables. Dans ce salon régnaient le désordre et la crasse, cendriers débordants, vaisselle jamais faite, vêtements éparpillés un peu partout. J'étais à la fois fasciné et écœuré par cet environnement. Ainsi des gens pouvaient vivre de cette façon ? C'était donc ça la liberté ?


- Tu veux un café ? C'est du Nes, ça te va ? François fait la sieste.


"La sieste à heure fix", pensais-je...


Elle lavait sommairement une tasse et moi je m'asseyais sur un tabouret graisseux. Avant de m'enfuir, ma tasse à peine finie. Mais je savais que je reviendrai, attiré par le sordide, conscient d'avoir sous les yeux un exemple de mode de vie exceptionnel, dans l'air du temps de cette fin de seventies. Jamais pour autant ils n'en ont profité pour me proposer de partager leurs expériences, et de cela je leur suis infiniment reconnaissant. J'étais le petit...


Un jour j'ai une nouvelle fois franchi leur porte. Il y avait de la musique en cet après-midi. Mais quelque chose n'allait pas. "Tubular Bells" semblait rayé, revenait sans arrêt à la même plage sans que personne ne s'en soucie. Dans le salon les volets étaient clos. A gauche, sur une paillasse à même le sol, ils dormaient profondément. De nouveau je me suis enfui, me promettant de ne plus jamais revenir.


J'ai revu Caroline quelques semaines plus tard. Elle n'allait pas bien.


- ça va ?


- François est mort.


Un soir elle s'était couchée à ses côtés, et au matin il était froid, ne bougeait plus. Son futur s'était arrêté là.


Ça l'a réveillée Caroline. Plus jamais elle n'a touché à "ça", est devenue "clean". Elle a laissé tomber la maison, s'est trouvé des petits boulots sur les marchés. S'est même offert le luxe, quelques années plus tard, d'ouvrir une boutique de fringues en franchise. Mais de vie de "couple" elle n'en a plus jamais eu, d'enfants encore moins ;


son "no future à elle".


Le vendredi, mars 22, 2024

dimanche 2 février 2025

Bien vu



La une de Valeurs Actuelles est un clin d'œil.

Qui se souvient ? 

2017, quelques jours ou semaines avant le premier tour des élections présidentielles, je suis à la terrasse d'un café, avec mon ami de toujours, sirotant un blanc-sec. Devant nous un kiosque à journaux affiche les unes des magazines. Était-ce le Point, Marianne ou le Figaro magazine ce jour-là ? S'affichait sous nos yeux, en format XXL, le visage souriant d'un parfait inconnu : Emmanuel Macron. Avec ce sous-titre: "Et si c'était lui". 

- "P.", tu lis le Point ?

Il manque de s'étrangler avec ses cacahuètes. 

- Challenges ? Marianne ?

- Mais arrête de déconner ! 

- Je suis comme toi. Et pourtant regarde -je lui montre le kiosque à journaux : nous vivons la plus grande campagne publicitaire de tous les temps, orchestrée par notre presse subventionnée que personne ne lit. Il ne s'agit pas de nous vendre un yaourt (quoique...) cette fois-ci, mais carrément notre futur président. Les Français s'apprêtent à élire le premier président "marketing" de l'histoire de France, choisi et élu bien avant eux par notre presse "démocratique et impartiale". Et du Macron ils vont en bouffer encore et encore, à tous les coins de rues, dans les couloirs du Métro, sur les flancs des bus, et bien sûr sur toutes les ondes.

Valeurs Actuelles se souvient de ce moment de propagande intensif, de ce bombardement ininterrompu de papiers, de reportages, ayant pour unique objet EM.

Valeurs Actuelles aura-t-il le même effet d'entraînement que la presse unanime de 2017 ? Le chrétien-vendéen bénéficiera-t-il de l'imprimatur du "cercle de la raison" ?

Ne ressemble-t-il pas un peu trop à un certain François Fillon ?

La campagne 2027 a commencé...




mercredi 29 janvier 2025

N'ayons pas peur des mots




Pauvre Bayrou... 

Déjà qu'il n'était pas aidé, avec son élocution hésitante, voilà qu'il trébuche dans le choix des mots, en prononce un rigoureusement interdit : submersion. Pourtant, en fin lettré, il avait pris soin de le faire précéder d'un autre, autorisé celui-ci, et même largement répandu : sentiment. Précaution insuffisante. À gauche ça hurle dans le micro, ça braille et tape du poing sur le pupitre, menace de ne pas voter le budget, de déposer une motion de censure. Un tabou doit rester un tabou, et malheur à celui qui prend quelques libertés pour dire le réel, s'affranchit de la chape de plomb. 

 J'en connais un qui, dans sa demeure gersoise, doit bien s'amuser... 

lundi 27 janvier 2025

Vous avez dit Moyen Âge ?

 


 

L'autre jour ma belle et moi étions au musée de Cluny, appelé aussi "musée du Moyen Âge". 

En contemplant les tapisseries de la dame à la Licorne, les vitraux finement ouvragés, les pièces d'orfèvrerie, les abondantes sculptures, les restes du JUBÉ (détruit en 1792, à cette époque déjà*, on aimait bien déconstruire...), je ne pouvais m'empêcher de penser à cette expression : "ce serait un retour au Moyen Âge".

Eh bien vous savez quoi ? En ce siècle barbare qui débute, je me demande si nous n'aurions pas tout intérêt à y retourner, au Moyen Âge...

 *Ou surtout.









 

Elias

 

Le jeune Elias (14 ans) est mort d'un coup de couteau porte d'Orléans. Pour un téléphone portable.

Il y a 25 ans, exactement au même endroit, fiston et son copain, du même âge qu'Elias, qui étaient venus eux aussi taper la balle, avaient connu la même mésaventure. Nous les avions récupérés aux urgences de l'hôpital Saint-Joseph, visages méconnaissables. Comme Elias, ils avaient croisé le chemin de "chances pour la France", fort heureusement sans conséquences dramatiques. Elias n'aura pas eu cette chance.

Nous avons laissé rentrer chez nous des barbares, nous aurons des actes de barbarie.

samedi 25 janvier 2025

Le grand incendie




Ce qui se passe actuellement à Los Angeles n'est pas seulement un incendie. Ces bâtiments à terre, ces maisons où seules les cheminées en brique tiennent encore debout, ces pillages, ces routes effondrées, c'est le paysage de Métropolia. Demain, les habitants qui diront adieu à leur maison, à leur quartier emprunteront la même route que les centaines de milliers de citadins qui ont déjà quitté les grandes villes californiennes ces dernières années. Pas à cause d'un incendie, mais parce que les services publics y sont exsangues depuis des décennies, parce que l'insécurité y atteint des sommets, parce que les prix de l'immobilier ruinent les classes moyennes et populaires et enfin parce que les tensions sociales et culturelles ils sont devenues insupportables. Ces gens ont fait un constat implacable : la métropolisation qui est l'émanation du néolibéralisme globalisé, ne peut faire société. À Los Angeles - comme à Paris d'ailleurs-, les autorités politiques métropolitaines ont longtemps dissimulé la chute de ce modèle - et accessoirement leur incompétence-  derrière une en face progressiste.

La ruée vers l'or métropolitain est terminée. Troublant de constater que les citoyens qui quittent la Californie font le chemin inverse de celui de Tom Joad pendant la grande crise de 1929 (le héros des Raisins de la colère, de John Steinbeck), la working classe repart vers l'intérieur. Depuis 2020, les départs affectent toutes les métropoles californiennes. Les jeunes actifs, les télétravailleurs, les entrepreneurs et même les retraités vont maintenant chercher l'Eldorado ailleurs : à Périphéria. Tous se dirigent vers des étapes périphériques - L'Idaho, le Montana ou le Wyoming -, d'autres mettent le cap au sud. Porté par une forte croissance économique, le Texas attire ainsi une population toujours importante mais aussi des entrepreneurs qui ont compris qu'un redéploiement économique était à l'œuvre - c'est le cas d'un certain Elon Musk, qui vient d'y installer le siège de Space X.

Partout aux États-Unis, mais aussi en France, les citoyens ordinaires se passent le même message : la terre promise n'est plus Métropolia ! Cette baisse d'attractivité a longtemps été invisibilisée par l'importance du solde naturel et l'arrivée de migrants, mais aujourd'hui ces dynamiques ne compensent plus l'importance des départs. Désormais, toutes les grandes villes de Métropolia ont entamé un processus de stagnation ou de baisse de leur population.

Ce retournement démographique et économique annonce la fin du monde néolibéral, de son progressisme dévoyé et un grand basculement culturel. En France, la majorité ordinaire qui s'exprime depuis Périphéria et en train de renverser l'ordre politique du 20e siècle. Cette France périphérique que les imbéciles confondent avec la "France du vide" et qui est au contraire, le "plein", la sève de nos sociétés, est justement en train de combler le "vide", le vide existentiel, le "no society" des métropoles. Et, comme aux États-Unis, c'est cette majorité ordinaire qui, en France, va se charger d'éteindre le grand incendie néolibéral que les élites avaient allumé dans les années 1980 en créant cette fausse société qu'on appelait Métropolia.


Christophe Guilluy, Marianne du 23 au 29 janvier 2025.

... Et je pense à fiston qui a quitté Paris, s'est envolé avec femme et enfants vers des cieux plus cléments et plus sûrs, où l'on fait encore "société".

mardi 7 janvier 2025

Le...




... plus célèbre lanceur d'alertes de France vient de mourir. Les Français ne l'auront guère mérité, cet homme au courage exemplaire.

Quoi qu'il en soit, qu'il soit remercié pour sa clairvoyance et ses inlassables combats, et qu'il repose en paix.

Fredi M. 

dimanche 5 janvier 2025

Message de service


Même si ce qui se passe de l'autre côté du channel n'inspire que du dégoût, ça ne méritait pas mon emportement d'hier soir. 

Poubelle ! 

samedi 4 janvier 2025

Dry-January



Quoi de plus sinistre, de plus déprimant, de plus con, que cette mode qui nous vient encore des anglo-saxons : le Dry-January.

Il y avait aujourd'hui sur Paris un beau ciel de janvier, un temps idéal pour un apéro-balcon. Mais ma belle a sacrifié à cette infamie, le Dry-January. Elle m'a proposé, tenez-vous bien et ne riez pas, une tisane "Joie de Vivre"... Joie de vivre... Ma joie c'est la chaleur d'un bon vin qui enflamme mes entrailles et mon cœur ! Qui me fait briller tout ce qui m'entoure ! Mais une tisane...

L'alcool ayant le don (pour le meilleur ou pour le pire) de délier les langues, notre conversation "Joie de Vivre" s'en est ressentie. Je n'y ai pas retrouvé l'élévation qu'apporte un ballon de sauvignon.

 Je ne méconnais pas les problèmes et les risques d'une consommation excessive. C'est d'ailleurs l'argument que nous servent ceux qui mettent sur le même plan le cannabis (qu'il conviendrait de légaliser) et notre bon vieux pinard. Instinctivement je trouve que la comparaison ne tient pas la route. Ce dont je suis sûr en revanche, c'est que nous n'avons jamais vu de gangs de viticulteurs Beaujolais sortir les kalachnicovs pour aller arroser un gang de viticulteurs Bordelais. Autre civilisation, autre civilité... 

Bref... 

 La vie professionnelle de ma belle étant ce qu'elle est, je ne déspère pas de la voir renoncer à sa promesse.

À la vôtre ! 

mercredi 1 janvier 2025

Un Texan...


... converti à l'Islam.


... bonne année à vous tous, visiteurs de "Demain à l'Aurore".