lundi 10 novembre 2025
jeudi 6 novembre 2025
Aphorisme nocturne et désabusé
Emmanuel Macron ressemble de plus en plus au roi d'Angleterre : figurine qui ne sert à rien à son peuple.
mardi 4 novembre 2025
Civilisation française
Jean-Michel Blanquer publie un essai intitulé "Civilisation française". Et le Figaro, DANS UN ARTICLE HÉLAS RÉSERVÉ AUX ABONNÉS, en dévoile quelques extraits.
"La civilisation française est mortelle", telle est l'accroche de l'article.
La civilisation française est mortelle, oui. Surtout quand on s'acharne à lui taper dessus depuis au moins 1789. La globalisation récente, avec l'abattement des frontières et l'avènement de l'homme nomade, n'est que le dernier coup de massue qu'elle reçoit. Celui qui, peut-être, lui sera fatal.
Au-delà de ça, je trouve qu'en ce moment il y a de plus en plus de prises de position allant dans ce sens. Mais c'est se réveiller bien tardivement : depuis des décennies beaucoup hurlent dans le désert "la civilisation française est mortelle". Au mieux ceux-là n'auront reçu qu'insultes et mépris, moqueries et opprobre. Et maintenant qu'elle semble à l'agonie, certains se réveillent : la civilisation française est mortelle.
Tartuffes !
jeudi 30 octobre 2025
On nous a vus à Lille
Ma belle et moi nous sommes offerts une escapade à Lille.
J'entends déjà les ricanements, je devine les sourires en coin : Lille...
D'aucuns nous auraient mieux vus à Venise ou à Bali, les imbéciles...
Arrivés vers 13h30, nous avions faim. Sortis de la gare de Flandres, c'est tout naturellement que nos pas nous ont guidés vers la Grand-Place, là où se trouve le siège de "La Voix du nord", avec encore cette inscription inscrite à son fronton, qui date de 1935 : « Défendre le travail dans la région du Nord ». C'est sur cette place que nous avons déjeuné, cette place où j'ai découvert cette spécialité du Nord : les moules au Maroilles. C'est pas dégueu, faut bien admettre, goûteux évidemment, mais en aucun cas ça ne rivalise avec mes moules marinières. Et, comme toujours, elles étaient trop cuites. Je vous le dis en connaisseur qui n'hésite pas à les manger crues : une minute après l'ouverture de leurs coquilles, ces petits bivalves sont mûrs pour la dégustation, et bien plus délicieux. Ne jamais les laisser se dessécher, se racornir. Enfin c'est vous qui voyez... Beurre, oignons, vin blanc, poivre et persil, temps de cuisson suffisant mais sans excès, et c'est tout.
Puis nous avons déambulé des les rues pavés du vieux Lille, admiré le charme desuet, suranné des façades ancestrales, l'élégance des boutiques. Élégance est d'ailleurs le mot qui convient à cette ville, qui n'a pas la lourdeur des villes flamandes, qui malgré sa proximité avec la Belgique, reste française avant tout.
Le soir tombait. Près de l'opéra le carillon sonna "l'hymne à la joie" pour les dix-neuf heures. C'était l'heure de l'apéro, que nous primes à La Cloche, estaminet depuis 1792, comme le proclame sa devanture.
Le lendemain fut culturel et sportif. Culturel avec la visite du palais des Beaux-Arts, de la maison natale de Charles de Gaulle, des fortifications de Vauban. Ces dernières sont encore zone militaire, ne se visitent pas, abritant une caserne. Sportif car nous fîmes tout cela à pied, et même si Lille n'est pas si grande, on accumule vite les kilomètres. La maison de Charles de Gaulle est une curiosité historique bien sûr, mais aussi, tant elle est restée dans son jus, un exemple de cadre d'une famille bourgeoise et pieuse au début du siècle dernier, un cocon où il devait faire bon vivre, entre la cheminée et le jardin d'hiver.
Le soir venu nous avons repris des forces "chez la Vieille", autre fameux estaminet de la rue de Gand, avec force carbonade flamande et riche plateau de fromages.
Venise peut attendre.
Quelques photos :
dimanche 26 octobre 2025
Fenêtre brisée
Aujourd'hui ma belle et moi sommes allés respirer au jardin des Tuileries. (où un cygne s'est pris en nageant, si vous me suivez) Nous sommes descendus au métro Louvre-Palais-Royal. Mais, confessons-le tout de suite, notre esprit badeau nous a dans un premier temps poussé vers les quais de Seine, vers l'arrière de cette si vulnérable galerie d'Apollon, là où il n'y a bien évidemment plus rien à voir, pas même une planche obstruant la fenêtre brisée, qui déjà a été réparée. Mais nous voulions "voir".
Au jardin des Tuileries, une bise précoce, glaciale, soufflait sur le dos des Maillol indifférents. J'ai relevé le col de mon coupe-vent, bien mal adapté à ces prémices d'hiver. Le bassin (celui du cygne, vous me suivez toujours) frémissait lui aussi. Nous avons traversé le jardin au pas de course jusqu'à la place de la Concorde, en chantier. Aucun coin de Paris n'aura été épargné par Anne Hidalgo et, sauf à plonger Paris dans 10 nouvelles années de travaux, je ne vois pas comment la prochaine municipalité pourra effacer l'empreinte de cette foldingue, qui est là pour durer. C'est ici que ma belle m'a dit "je te laisse là je vais à Commerce" . Je crois qu'elle avait un vide-grenier en vue, et elle sait ma détestation de ce genre d'événements de trottoirs. C'est donc seulabre que j'ai regagné mes pénates.
La nuit tombait déjà.
vendredi 24 octobre 2025
Sous l'œil de Natacha
Finalement la meilleure analyse du casse du Louvre, se trouve dans le magazine Marianne de cette semaine, sous la plume de Natacha Polony. En zoomant dans la photo, vous en apprécierez toute la pertinence.
jeudi 23 octobre 2025
Le Panthéon
Sur une idée involontaire de dame Mildred :
mardi 27 février 2018
Le Panthéon
mercredi 27 mai 2015
François Hollande ou le dernier spirite
François Hollande, en bon socialiste, a donc fait sa petite balade au Panthéon. Les socialistes ont le culte des morts, c'est bien connu, ils n'aiment rien tant que de les déranger plutôt que de leur foutre la paix. Faut dire que le Panthéon c'est un peu leur caveau de famille, comme dit Muray (qu'il conviendrait aujourd'hui de relire s'il n'était si barbant). Ceci-dit, avec deux cercueils vides, Président a surtout ajouté du vide au vide, à cette grande coquille vide qu'est le Panthéon, et cette simple image prouve que le socialisme c'est du flan pour ne pas dire une escroquerie.
Ils aimaient bien aussi, ces socialistes, dialoguer avec les morts sacrifiant à une mode venue des Etats-Unis qui s'appelait le spiritisme : en effet depuis la révolution les morts ne ressuscitent plus mais vivent à côté de nous en bon voisinage. Et Hollande cet après-midi a taillé la bavette avec quatre d'entre eux. Avec nous aussi bien sûr, même si je ne l'ai pas personnellement écouté. Je vois bien dans ces grands barnums, comme toujours et encore, qu'il y a une partie de notre histoire que nous ne devons en aucun cas oublier, quand on nous dit que tout le reste est à jeter aux orties. Comme beaucoup sans doute, j'en ai soupé de ces leçons de morale.
J'aime pas le Panthéon : d'une église ils ont fait un cimetière, un Père Lachaise lugubre pour des personnages qu'ils voudraient illustres et grands mais qui ne sont pas exempts, loin s'en faut, de tâches et de fautes, dont la part d'ombre sans doute, se décèle moins dans ces lieux obscurs. Prenez la main de Rousseau qui illustre ce billet : je ne sais jamais s'il veut qu'on le sorte de cet enfer ou s'il aimerait nous y entraîner. Qu'il y reste. Quant au pendule de Foucault quelle arnaque ! C'est Moustapha, un pote sénégalais qui est gardien de nuit là-bas qui a découvert le pot-aux-roses, m'a craché le morceau sous le sceau du secret. Une nuit où il n'arrivait pas à s'endormir (ce qui est pourtant l'essentiel de son boulot) il a entrepris une ronde et surpris Rousseau justement, tout fripé, tout momifié, en train de remonter le mécanisme. Dérangé dans sa tache nocturne, il est reparti en sautillant, poussant des cris de faune. Moustapha qui pourtant en a vu d'autres en a eu la chair de poule. Le lendemain devant une visite d'écoliers le pendule s'est arrêté.
Non vraiment. Tant qu'à visiter des nécropoles je conseillerais plutôt le Père Lachaise : au moins on y respire.
Publié par Fredi M. le février 27, 2018
lundi 20 octobre 2025
dimanche 5 octobre 2025
Le cénotaphe
Robert Badinter entrera au Panthéon le 9 octobre prochain.
En fait non, c'est un mensonge. Il continuera à couler des jours paisibles au cimetière de Bagneux. Au Panthéon, il aura droit à ce que l'on nomme un cénotaphe, un édifice, un monument à la mémoire "de". Baudelaire, l'illustre poète, a le sien au cimetière de Montparnasse, et bien de touristes abusés s'y recueillent devant. Sa tombe, plus modeste et plus discrète, se trouve à l'exact opposé de son cénotaphe, côté tour.
Dans le cénotaphe de Robert, il est prévu d'y déposer des livres d'auteurs qu'il affectionnait, notamment "Choses vues" de Victor Hugo. Rien de plus.
Au cours de la cérémonie, on pourra entendre une chanson. Non pas "Je suis pour" de Michel Sardou (voyons...), mais "L'assassin assassiné", de Julien Clerc.
Macron en sera à sa cinquième panthéonisation, battant le record détenu jusqu'alors par son prédécesseur : François Hollande. Et 2027 est encore loin...
PS : il y a actuellement 9 cénotaphes au Panthéon pour une petite centaine de personnalités honorées (84 avec Robert).
mercredi 1 octobre 2025
Laissez parler les p'tits rubans
Ça coûte pas cher, ça vous affiche.
Choisissez le vôtre : aujourd'hui c'est le rose.
Mais rien ne vous interdit de revenir demain au jaune.
jeudi 18 septembre 2025
vendredi 12 septembre 2025
Louis Sarkozy...
... Candidat aux prochaines municipales à Menton :
Si tu ne sais rien faire de tes dix doigts, entre en politique. Tu t'y feras une place au soleil.
C'est mon papa qui me l'a dit.
Voilà, voilà...
jeudi 11 septembre 2025
mercredi 10 septembre 2025
Retour piquant
On aura beau dire mais quand même... Quand on vient de passer deux mois au milieu des collines, avec pour seuls voisins les biches et les sangliers, ça fait tout drôle d'être réveillé à 7h00 du matin par des odeurs de poubelles brûlées et des gaz lacrymogènes qui entrent par la fenêtre entrouverte...
Paris sera toujours Paris...
mardi 9 septembre 2025
Gare de Lyon nouvelle version
Voilà bientôt deux mois, je quittais Paris pour prendre mes quartiers d'été à "S". À la gare de Lyon, je filmais un homme au piano. Je remets ici cette vidéo, débarrassée de ses fioritures. C'est peu dire que j'avais été séduit par l'élégance, la classe naturelles de cet homme. Et par son talent.
J'avoue aussi être très satisfait par mon "travail" de cameraman, même si certains détails furent saisis un peu malgré moi.
Quoi qu'il en soit, pour mon retour parisien, je trouve plutôt pas mal de reprendre le clavier avec lui (j'en joue moins bien que lui...). Une façon de boucler la boucle, de refermer la parenthèse estivale.
vendredi 29 août 2025
Blues
Fredi a le cafard.
Il m'est tombé d'un coup, aujourd'hui, sans crier gare.
Déjà ce matin, en entrant dans cette église du 12e siècle, si belle, si silencieuse, si pudique, cachant ses beautés dans une avarice de lumière, j'ai été saisi d'émotion. Ma bigote de mère se serait signée trois fois, prosternée à se casser les rotules sur les dalles de pierres ; moi je suis resté immobile, comme envahi d'une étrange douceur, d'une familiarité réconfortante et nostalgique.
En sortant, sur le parvis, il y avait un jeune couple. J'ai eu envie de leur conseiller d'aller la visiter cette église, s'ils ne l'avaient déjà fait. Mais à quoi bon. Je n'ai pas l'âme d'un missionnaire.
Cet état semi-dépressif m'a poursuivi toute la journée, jusqu'à cet instant où j'écris ces lignes. Il faut dire aussi qu'ici, à "S", la météo s'est mise en mode "mélancolique", ciel d'automne et vent qui vient de la tombe, températures pré-hivernales (le GIEC si tu me lis...).
Rentre par la porte de ma maison un soleil froid, déficitaire et peu vaillant, abdicataire.
Et je me retrouve à la fin du mois d'août comme un deux novembre, à penser à mes chers disparus.
Boomer
Boomer je le suis.
En queue de comète pour être exact, étant né au début des années 60.
Mes parents l'étaient, boomers, c'est à dire qu'ils appartenaient à cette génération orpheline, par 14 et 40, qu'ils avaient connu les privations, la malnutrition, les appartements où, quand il faisait - 2 dehors, il faisait 2 à l'intérieur. Malgré tout ils ont cru en l'avenir, ont fait des enfants. On viendrait aujourd'hui leur reprocher ça, les montrer du doigt, eux et leurs descendance ? Quelle honte !
J'invite les générations actuelles à suivre leur exemple, plutôt qu'à leur faire un mauvais procès. Je les invite à regarder ce qu'elles sont pour beaucoup : des petites merdes tatouées, percées, ne sachant plus qui elles sont, d'où elles viennent, où elles habitent.
L'habitude
Auguste ANGELLIER
1848 - 1911
L'habitude
Panse, de jour en jour, nos plus grandes blessures ;
Elle met sur nos coeurs ses bandelettes sûres
Et leur verse sans fin ses huiles oublieuses ;
Les plus nobles chagrins, qui voudraient se défendre,
Désireux de durer pour l'amour qu'ils contiennent,
Sentent le besoin cher et dont ils s'entretiennent
Devenir, malgré eux, moins farouche et plus tendre ;
Et, chaque jour, les mains endormeuses et douces,
Les insensibles mains de la lente Habitude,
Resserrent un peu plus l'étrange quiétude
Où le mal assoupi se soumet et s'émousse ;
Et du même toucher dont elle endort la peine,
Du même frôlement délicat qui repasse
Toujours, elle délustre, elle éteint, elle efface,
Comme un reflet, dans un miroir, sous une haleine,
Les gestes, le sourire et le visage même
Dont la présence était divine et meurtrière ;
Ils pâlissent couverts d'une fine poussière ;
La source des regrets devient voilée et blême.
A chaque heure apaisant la souffrance amollie,
Otant de leur éclat aux voluptés perdues,
Elle rapproche ainsi de ses mains assidues,
Le passé du présent, et les réconcilie ;
La douleur s'amoindrit pour de moindres délices ;
La blessure adoucie et calme se referme ;
Et les hauts désespoirs, qui se voulaient sans terme,
Se sentent lentement changés en cicatrices ;
Et celui qui chérit sa sombre inquiétude.
Qui verserait des pleurs sur sa douleur dissoute,
Plus que tous les tourments et les cris vous redoute,
Silencieuses mains de la lente Habitude.
samedi 16 août 2025
La bêtise au bistrot.
Chez NICOLAS où la bêtise se porte bien, on glose sur le réchauffement climatique et notre empreinte carbone, nos modes de transport, notre consommation de viande etc... Bref, tous ces sujets bien culpabilisants. Et, sensibles à la propagande en cours comme d'autres à la publicité, on invoque sans aucun discernement la responsabilité de l'homme. L'homme, l'éternel coupable, même quand il n'était pas là ou si peu.
Alors, par ces temps de fortes chaleurs estivales, je veux sur ce blog apporter mon écot, rafraîchir autant que peut se faire LES MÉMOIRES.
mardi 12 août 2025
mardi 29 juillet 2025
Gare de Lyon, la leçon de piano, la déclaration d'amour
C'était le 18 juillet dernier, à la gare de Lyon, je partais pour "S"...
Il y a beaucoup de choses dans cette petite vidéo, si on se donne la peine de la regarder à deux fois.
https://youtube.com/shorts/e3oDFggERoU?si=hLWSMG-QpwigGS5K
samedi 31 mai 2025
Du temps où j'allais à Cannes
mardi 27 février 2018
Cannes
Ils sortaient du Palais. Deux jeunes hommes et deux jeunes femmes, robes de soirée, smoking et nœud-pap de location. Le film qu'ils venaient de visionner s'appelait "Mare Nostrum" ou quelque chose comme ça. Une histoire de migrants rejetés par la mer sur les côtes inhospitalières de la Sicile, aux portes de cette Europe-forteresse dont les dirigeants se livraient à de navrants calculs, à de honteux comptes d’apothicaires sur la répartition du fardeau. Un film bouleversant promis à de nombreuses suites.
- Je suis bouleversée, fit l'une des jeunes femmes en s'asseyant sur une chaise imitation rotin, à la table d'un restaurant qui se trouvait coincé entre un kebab et une crêperie, dont le menu proposait "moules farcies, daube provencale, 17euros ttc.
Un orchestre (ils étaient trois) de roumains nonchalants descendaient la rue jouant, fort bien d'ailleurs, sur leurs violons, leurs accordéons, les notes traînantes, dégoulinantes, sirupeuses du Parrain.
- Nous sommes des salauds !
Elle était au bord des larmes. Son voisin, un rien profiteur, lui caressait son épaule dénudée. Les roumains déjà, sur un signal connu d'eux seuls, repartaient vers d'autres tables, vers le Suquet, sans une pièce, sans un regard.
- Et nous en France ! Avec un gouvernement socialiste en plus ! Que faisons-nous ?
Un africain de 2m60 (il portait sur sa tête une pile de chapeaux de paille, le festival cette année étant bizarrement très ensoleillé) arriva à leur hauteur. Sur son avant-bras en présentoir, il y avait une centaine de lunettes de soleil aux design variés et, surtout, le dernier-né de la technologie chinoise : une perche télescopique permettant de faire des selfies mais "de plus loin". Dans l'indifférence générale, il se livra à une petite démonstration, peu convaincante il est vrai, puis, d'un pas fatigué, repris son chemin en se demandant ce qui pouvait bien clocher dans son offre, quelle était vraiment la demande. Les blancs décidément étaient incroyablement compliqués.
Le serveur vint à eux. Pensant bien faire, elle s'écarta un peu.
- Ah non Madame ! Vous ne pouvez pas faire ça ! Tables et chaises doivent impérativement ne pas dépasser cette limite.
Il désignait le caniveau central de cette rue étroite. À deux mains elle prit sa chaise, revint d'un mouvement brusque qui fit joliment danser ses seins, dans les limites autorisées par la municipalité. Le serveur déposa alors devant eux quatre cartes plastifiées en précisant :
- Nous n'avons plus de daube provençale.
Un roumain débonnaire sorti de nulle part, souriant, ventripotent, portant en bandoulière une sorte de clavecin sur lequel il jouait, fort bien d'ailleurs, les notes traînantes, dégoulinantes, sirupeuses du Parrain, s'approchait d'eux. Elle posa violemment ses coudes sur la table, pris sa tête entre ses mains, éclata en sanglots.
Publié par Fredi M. le février 27, 2018
mercredi 7 mai 2025
samedi 3 mai 2025
Aphorisme nocturne et désabusé
Tous ces morts qui nous laissent seuls...
Quelle bande d'égoïstes quand même...
vendredi 2 mai 2025
À Didier Goux
C'est ce matin, en parcourant les blogs, que j'ai appris avec tristesse la mort d'un homme que je ne connaissais pas autrement que par son blog : Didier Goux.
Je ne sais plus quand exactement j'ai découvert son blog, au début des années 2000 peut-être mais peu importe. Ce dont je me souviens c'est qu'à l'époque je faisais régulièrement, comme aujourd'hui d'ailleurs, ma revue de presse sur Internet. Parcourant le site de Marianne, j'étais arrivé tout en bas à une rubrique qui s'appelait "Les blogs amis" où figurait monsieur Goux, se signalant comme "habitant ici". J'ai cliqué par curiosité, amusé aussi par l'accroche habile. Puis j'ai lu le dernier billet qu'il venait de publier. J'ai lu le précédent et celui qui précédait le précédent... et je suis tombé sous le charme.
À une époque où je me méfiais comme de la peste d'Internet, je l'ai rentré dans mes favoris et, pire que tout, j'ai commencé à commenter, pour le meilleur et pour le pire, son blog. Je crois qu'au début il m'a pris pour un fou et j'en donnais à vrai dire tous les symptômes. La vérité c'est que rien de ce qui relevait de l'informatique, à cette époque, m'inspirait du respect et relevait plutôt pour moi du dérisoire, du futile, de l'inutile. Mais c'est pourtant grâce à lui et à son blog que j'ai pu découvrir des auteurs qui me seraient restés inconnus, tel que Alejo Carpentier pour ne citer que lui.
Avec sa mort c'est un peu de l'esprit français qui meurt aussi, un esprit caustique, ironique, libre et généreux.
Je ne l'ai pas connu, mais il me manque déjà, comme tant d'autres, que la faucheuse, dans un zèle implacable, se plaît autour de moi, de nous, à envoyer aux ténèbres, se plaît à faire un vide immense.
Mes pensées à Catherine.
jeudi 10 avril 2025
dimanche 6 avril 2025
Place Vauban
N'ayant pas le don d'ubiquité, je fus fort embarrassé en ce dimanche 6 avril 2025. Pas moins de quatre manifestations, d'importance diverses, se tenaient à Paris. Pour ma part deux furent d'office exclues : celle des Insoumis (qui portent si mal leur nom) place de la République, et celle d'un homme de piètre envergure dont l'influence, on le souhaite, restera mineure en notre douce France.
Il en restait donc deux.
Celle organisée en soutien au Rassemblement National, place Vauban, et celle des Gueux, emmenée par Alexandre Jardin, autour de la mairie de Paris. S'il n'y avait pas eu place Vauban, c'est là que je me serais rendu. Car enfin ces ZFE sont un pur scandale. On nous assène que la pollution automobile serait responsable de 40000 morts par an. Quelle savante méthode permet d'obtenir un tel chiffre ? On ne le sait pas. Moi qui ai connu Paris dans les années 70-80, j'affirme que la pollution y est désormais résiduelle. Plutôt que d'interdire le centre-ville aux vieilles charrettes, n'aurait-il pas été plus raisonnable de patienter un peu ? Le parc automobile étant ce qu'il est, les vieilles caisses qui fument un peu trop sont destinées à disparaître dans un proche avenir. Il se dit qu'E. M. voudrait que cette mesure ne soit appliquée qu'à Lyon et Paris. Qu'importe. L'idée même d'une telle mesure, même à la portée limitée, est révoltante.
Mais, comme un quarteron de juges félons a cru bon devoir décider pour qui je devais voter, je ne pouvais dire "merde à Vauban !".
De tout cœur avec les Gueux, c'est donc vers les Invalides que j'ai marché d'un bon pas.
Pour un électorat peu enclin à battre le pavé, la place était plutôt bien remplie de mon point de vue, mais certainement pas de 10000 personnes, comme a cru bon d'annoncer crânement JB. En revanche, pas un seul drapeau palestinien. Quant à d'éventuelles embrouilles, ça ne risquait pas d'arriver, tant le filtrage était serré, minutieux : un vrai tamis. On m'a même fait ouvrir ma blague à tabac. Je ne vois pas ce que j'aurais pu y cacher...
Je suis parti après le discours de JB, non sans avoir salué Y. Rioufol et l'avoir assuré de ma fidélité à son blog.
Un beau dimanche.
samedi 5 avril 2025
lundi 31 mars 2025
À la déloyale
Le vainqueur des prochaines élections présidentielles de 2027 le sera à la déloyale et n'aura aucune légitimité.
Fredi M.
dimanche 30 mars 2025
Hidalgo a tué Paris
Hidalgo a tué Paris.
C'est la réflexion que je me faisais hier soir, alors que ma belle et moi nous nous promenions à Montparnasse, quartier qu'aimait tant Hemingway, et qu'il ne reconnaîtrait pas.
Les néons du boulevard brillent dans le vide.
Les passants pressés semblent vouloir respecter une autorisation "covid".
Ils sont vieux.
La jeunesse, chassée par la cherté de la ville, l'a fuie.
En un peu moins de douze ans, Hidalgo aura réussi à transformer une ville festive, joyeuse, en un Ehpad pour retraités fortunés, un musée pour touristes friqués.
Dans un rayon de cinq cents mètres autour de chez moi, je pourrais compter pas moins d'une cinquantaine de commerces qui ont baissé définitivement le rideau : plus de places de stationnement, mais des pistes cyclables où s'engouffrent des zombies, esclaves livreurs de pizzas, bobos au job mal défini. Les brasseries, naguère ouvertes jusqu'à point d'heure, servent leurs derniers clients un peu avant minuit. Puis c'est un silence mortuaire qui prend possession des quartiers.
Hidalgo a tué Paris, et le mal est si profond, si certain, que l'on ne voit pas comment le prochain édile pourrait réparer les fautes. Sauf à replonger les Parisiens dans une décennie de travaux.
Hidalgo a tué Paris, l'a triturée comme un enfant sadique l'aurait fait d'un insecte. De quel droit ?
Paris n'est plus une fête.




























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