Où sont les femmes ?
Dans les années 70 un chanteur à voix de castra se demandait "Où sont les femmes ?". Sa chanson disait, entre autres, "elles ne parlent plus d'amour, ne font plus d'enfants [...] elles ont dans le regard quelque chose qui étonne même leurs miroirs (de mémoire) [...] où sont les femmes, les femmes ?"
Aujourd'hui en 2018 je crois que nous pouvons enfin lui répondre sans craindre de trop se tromper : elles sont partout, et la télévision se fait chaque jour le reflet de leur écrasante victoire. Elles commentent les matchs de foot, de rugby, de boxe, dissèquent l'histoire et la politique jusqu'à des heures indues (qui garde les enfants, ont-elles des enfants ?).
Mais c'est dans les séries télévisées (de piètre qualité il faut le souligner), policières notamment, que leur prise de pouvoir est la plus éclatante. Elles sont le commissaire qui enquête, le juge qui condamne ou libère, le médecin légiste qui autopsie. Leur vie sentimentale et familiale est le plus souvent désastreuse, se résume généralement, comme jadis pour le commissaire Mattei, à l'élevage d'un chat dans une froide tour de banlieue. À l'image de leurs modèles masculins, elles ont une tendance marquée à la picole, ont adopté leur langage minimaliste et vulgaire (P...mais j'm'en bat les c... !) usent de leurs attributs vestimentaires.
Les hommes quant à eux s’effacent totalement, sont cantonnés aux rôles secondaires, policiers balourds en uniformes, brancardiers, chauffeurs de taxi, ouvriers déqualifiés. Enterrés Nestor Burma, Colombo, Maigret ! Tomber sur un épisode de Maigret d'ailleurs, outre que la qualité de l'image et de la mise en scène feraient passer par comparaison ces petits films pour des chefs-d'oeuvre, c'est remonter le temps, retrouver un ordre pas encore bouleversé : la femme était mère au foyer, bonne cuisinière, amante ou putain. Et c'était tout, et c'était bien.
Le XXIème siècle, du moins à la télévision, consacre la revanche de la femme, souvent hélas au mépris du féminin.