lundi 25 mars 2024

Aux Buttes-Chaumont (archive)

 

 


 

 Jeudi 9 juillet 2015
Aux Buttes Chaumont




Par cette belle journée d'été sans prétention caniculaire, je suis retourné dans ce quartier où je n'avais plus remis les pieds depuis une éternité. J'ai tout revu. Ça n'a pas tant changé que cela si ce n'est qu'il semble désormais difficile de trouver une boucherie autre qu'halal. Mais enfin je n'étais pas là pour faire mes courses et puis les boucheries halal font partie du patrimoine culturel français, s'pas.
Quel choc tout de même. Tout m'est revenu dans la g... Des pans entiers de mon passé, amical et professionnel, d'un coup ont resurgi de ma mémoire. Les studios n'existent plus depuis longtemps, ils ont laissé la place à un ensemble résidentiel assez propret, de bon standing. Mais le bar Fleuri est encore là, toujours aussi désuet, un isolat de France qui résiste dans son charme d'autrefois. Celui des Comédiens aussi est toujours là, mais il fait pâle figure et n'a probablement plus vu passer de comédiens depuis longtemps. Au siècle dernier on pouvait y trinquer au comptoir et sans façon avec les artistes en vogue du moment. C'est bien fini tout ça. Un peu plus loin le bar de l'Olympe, où Zeus m'appelait son petit frère, est devenu un restaurant berbère.
Le long du parc on joue encore à la pétanque. Tout change pour que rien ne change finalement. Je suis entré dans le parc. C'est pour moi le plus beau de Paris, le plus romantique. Il s'y dégage une atmosphère très 19ème, et ça tombe bien vu que précisément nous y sommes au cœur du 19ème (arrondissement). La cascade artificielle ne coulait pas. Sans doute à cause d'une pénurie d'eau. J'ai voulu grimper au temple d'amour (dit "temple de la Sibylle"), mais son accès était condamné à cause d'une falaise qui menace de s’effondrer. Espérons que la Mairie de Paris fasse au plus vite le nécessaire avant que le temple ne s'écroule dans le bassin, qu'entre deux loukoums Mme Hidalgo trouve encore le temps de penser au patrimoine dont elle a la charge.
J'ai regagné la sortie par le pont des Suicidés, songeant à toutes ces années qui avaient défilé si vite : hier encore dans ce décor j'étais un jeune homme insouciant. 

2 commentaires:

Lâchez-vous !
Mais en gens bien élevés tout de même...