vendredi 20 décembre 2024
vendredi 13 décembre 2024
jeudi 12 décembre 2024
dimanche 8 décembre 2024
Oui ben...
... attendons la suite...
COMPLÉMENT :
PS : avis au bon bedeau, ça se complique :
lundi 2 décembre 2024
On nous a vus en Balagne
J'ai sous les yeux un brin d'immortelle, signature olfactive de la Corse, quelques gousses de caroubier, un gourmand d'olivier qui trempe dans un verre d'eau (dont j'espère qu'il fera un jour une bouture à replanter), et quelques entrelacs de fitone, souvenirs tangibles de notre séjour, ma belle et moi, dans cette splendide région de Haute-Corse : la Balagne. La fitone (ou le fitone) est une petite saucisse de foie d'à peine un centimètre de diamètre. Maigre, contrairement à sa cousine (ou son cousin) la figatellu, elle est aussi moins écœurante que cette dernière et se mange sans retenue. Fiston m'en a offert deux mètres, mais je crois bien qu'il n'en reste déjà plus qu'un petit mètre cinquante...
Nous nous sommes posés à Calvi au milieu de la semaine dernière, avec près de vingt minutes d'avance sur l'horaire annoncé, ce qui est suffisamment rare pour être souligné*. Nous étions là pour faire la connaissance du petit G., le puîné de fiston, né coiffé il y a peu à l'hôpital de Bastia. Peut-on parler du petit "G.", tout comme de sa sœur, d'un enfant issu d'un couple mixte ? La question n'a rien de saugrenu quand on songe qu'une association, l'associu Palatinu, a pour projet de favoriser une forme du droit du sang : Au fil des interventions, les fondamentaux de Palatinu sont posés, comme la première pierre d'une refondation qu'on estime indispensable. Pour l'associu, qui se félicite notamment d'avoir "transformé l'ambiance du débat public", le moment est désormais venu d'aller plus loin. Et ce sera tout l'enjeu à brève échéance. Les contours de la méthode sont esquissés. " Nous allons étoffer notre projet de société qui va parler de manière innovante de corsisation des emplois, de pouvoir d'achat, de patrimoine de foncier, de natalité, de diaspora autour d'un statut que nous appellerons chez nous, le statut de descendant".SOURCE .
Avec un tel statut, de quel œil regarderait-on fiston, et mes petits-enfants...
Nous verrons...
Ici tout est patrimoine, chaque pierre, chaque village, chaque édifice, conte l'histoire de la Corse, rappelle l'Italie, la possession génoise. On va de chapelles en églises, toutes aussi belles et colorées, de rose le plus souvent. Les routes parfois, traversent des cimetières aux mausolées imposants. Notre première excursion fut pour aller voir les ruines d'un ancien couvent. Il en fallait du courage et de la force, aux sœurs, pour habiter un tel lieu ! Puis, nous avons pris la route sinueuse qui monte dans la montagne, accompagnés du vol des Milans, dont c'est ici le domaine incontesté. À Pigna (Pignes), sur le parvis de l'église, le feu de Noël était déjà prêt. Après avoir gravi les ruelles de pierres de granit, nous nous sommes arrêtés sur une petite place, sous un caroubier, pour admirer le paysage. Le caroubier... Je ne connaissais pas cet arbre. S'il en est un emblématique du bassin méditerranéen, en plus de l'olivier, c'est bien celui-là. On le trouve du sud du Portugal et de l'Espagne jusqu'au Maghreb, en passant par la Sicile, la Sardaigne et la Turquie. Mais il raconte une autre histoire. Cet arbre, comme je l'ai dit en introduction, fait des gousses. Et dans ses gousses se trouvent des graines, en taille et en poids toujours égales. Ces graines nous ont donné une unité de mesure : le carat (savoir d'avant-hier...).
Nous avons continué vers Aregno, et sa chapelle de la sainte-Trinité-Saint-Jean-Baptiste. Ses pierres sont aussi de trinité : noires, ocres et grises. Sa statuaire fait penser aux temples aztèques, mais son origine trouve sa source plus certainement chez les premiers chrétiens d'Orient, d'Irak notamment.
À Aregno toujours (de mémoire, ou Sant'Antonino), j'ai croqué une minuscule olive noire, à l'amertume prononcée, dont le noyau a plus d'importance que la chair, et qui laisse dans la bouche un long parfum sauvage. Combien en faut-il de ces olives pour faire un litre d'huile ? Voilà bien une question sans réponse !
Notre périple s'est terminé dans un village dont j'ai oublié le nom, Santa Reparata je crois, où se tenait un marché de Noël : attractions pour enfants, charcuteries locales, bibelots pour le pied du sapin, et ce chant, “Cuscenza” de Chjami Aghjalesi, que l'on retrouvera plus bas. Rien de plus à en dire.
L'avion qui, d'après son pilote, volait à quelque 10000 mètres d'altitude, avec - 56 degrés à l'extérieur, a commencé sa descente vers Orly à la hauteur de Moulins. Nous avons plongé en pente douce dans la masse nuageuse, une mélasse épaisse, compacte : à travers le hublot, la nuit était presque totale.
À bientôt la Corse !
Enfin si tu veux bien encore de nous...
* Ce fut également le cas au retour, mais cette fois-ci l'avance fut dilapidée dans l'attente de la mise en place de la passerelle de débarquement.
lundi 25 novembre 2024
Message de service
Le billet d'hier soir reflétait mes premières impressions après avoir vu "La conspiration du Caire" sur Arte, jetées en vrac pour ne pas aussitôt les oublier. Je n'aurais pas dû le publier ainsi. Il a donc retrouvé son statut de brouillon en attendant mieux.
mardi 12 novembre 2024
Craonne
Certains suggèrent ces temps-ci de supprimer la commémoration du onze novembre. Comme il serait plus simple en effet d'oublier cette horreur que fut la Première Guerre mondiale ! Et puis vous y allez, vous, au monument aux morts ? Dans le même ordre d'idée, alors que nos églises sont quasi désertées, à quoi bon conserver toutes ces fêtes chrétiennes dont nous avons perdu le sens. Il nous faut travailler, TRA-VAI-LLER ! Et puis n'avons-nous pas Halloween, le Black Friday, la fête de l'hiver du 25 décembre ? Rendons grâce au dieu PIB, à ses apôtres du CAC 40 ! Et oublions toutes ces vieilleries...
En attendant de devenir tout à fait ce peuple abruti, que l'on voudrait que nous devenions, écoutons encore une fois la chanson de Craonne.
Et ce soir France 2 diffuse un documentaire intitulé "1914, et soudain la guerre", suivi d'un autre : "Quand la guerre rend fou".
Ah... les moins de 18 ans n'ont pas le droit de connaître ce qu'endurèrent leurs ancêtres...
Mais on peut regarder en cliquant sur "Regarder sur YouTube"...
jeudi 7 novembre 2024
Des remerciements ?
J'attends, sans trop d'illusions, de la part des blogueurs défaitistes, de ceux qui se lamentent et se désolent de la déliquescence de notre pays, mais qui par paresse ou renoncement, par aquoibonisme, ou crétinerie le plus souvent, se flattent de ne jamais se déplacer aux rendez-vous électoraux, des remerciements.
Des remerciements pour tous ces électeurs américains qui ont fait la queue devant les bureaux de vote, qui ont cru en leur geste, et qui hier soir nous ont peut-être débarrassé du wokisme, cette mérule qui empoisonne l'occident depuis trop longtemps.
J'attends de mes concitoyens, toute proportion gardée, la même reconnaissance que nous avons pour ces américains venus nous libérer sur les plages de Normandie. Ces américains qui aujourd'hui, par leur vote POPULAIRE, ne vont peut-être pas changer la face du monde, mais certainement les discours.
Et c'est énorme.
Et c'est salutaire
Et c'est leur vote qui l'aura permis !!!
Mais demander à ces français de participer un peu, de retrouver leur liberté de choix avec un petit bout de papier, c'est encore leur demander trop : pour eux un bulletin de vote pèse des tonnes.
Honte à eux.
Complément :
https://x.com/knafo_sarah/status/1854853118753652839?t=UyXAGonYvpSUyPHGnaaC9g&s=19dimanche 3 novembre 2024
Le fil
Au Lucernaire nous fûmes accueillis, ma belle et moi par... La Belle et la Bête. Le Lucernaire est un petit complexe composé d'un théâtre et de trois salles de cinéma. Nous étions là pour le film "le Fil", de et avec Daniel Auteuil. La salle, minuscule avec de confortables fauteuils bigarrés, était des plus intimistes.
Le film est tiré d'une histoire vraie, racontée SUR CE BLOG par l'avocat (aujourd'hui décédé)* qui fut partie prenante au procès en qualité de défenseur de l'accusé.
L'intrigue repose sur l'accusation de meurtre sur sa femme d'un homme qui a tout du bon nounours, du bon père de famille, que l'on imagine mal dans le rôle d'un assassin. Daniel Auteuil va se convaincre de son innocence et mener le combat afin d'obtenir l'acquittement de son client. Il ne doute pas une seconde de l' issue du procès, d'autant que les preuves manquent. Ces dernières consistent essentiellement en un petit bout de fil, un soupçon de fil accusatoire, trouvé sous un ongle de la défunte épouse. Envoie-t-on pour si peu derrière les barreaux un homme dont la place auprès de ses enfants serait plus indiquée ?
Le scénario est parfait, de ce côté là rien à dire.
C'est sur la forme que j'émettrais quelques réserves. Nous savons bien que les tréfonds de l'âme humaine peuvent être d'une noirceur insondable. Pour autant était-il judicieux de se priver d'un directeur-photo et d'une paire ou deux d'électros ? Tout le film se déroule dans un clair-obscur qui finit par être lassant. De la même façon nous avions bien compris dès le commencement le(s) flou(s) entourant l'affaire, et il n'était pas nécessaire d'appuyer le propos en négligeant de faire le point un plan sur deux... Ces partis pris "esthétiques" rendent le visionnage inconfortable.
En dehors de ces critiques d'ordre technique, sans être le chef-d'œuvre de l'année, "le Fil" se laisse voir avec bonheur avec une fin inattendue...
* Blog qu'il tenait avec beaucoup d'humour et qu'il est intéressant de parcourir.
LE BILLET DE BLOG duquel est tiré le scénario du film.
vendredi 1 novembre 2024
Va donc m'attendre chez Plumeau
Aujourd'hui ma belle et moi avons eu la bonne idée d'aller respirer sur la butte tous les parfums de la commune. Enfin "bonne idée" il faut le dire vite, tant ils étaient nombreux à avoir eu la même... Nous avons renoncé au funiculaire, au temps d'attente rédhibitoire.
Les escaliers de la butte sont durs aux miséreux, mais mon cœur, contrairement au personnage du Saint Buveur, a tenu le coup, tout comme mes guiboles, qui se demandent encore se qu'elles ont bien pu faire (ou ne pas faire) pour mériter ça.
Montmartre c'est un peu le point culminant de Paname, et de fait, là-haut, nous avons pu observer nos deux tours, qui émergeaient du brouillard qui enveloppe la ville depuis plusieurs jours, et profiter par conséquent des rayons d'un soleil que l'on pouvait imaginer à jamais disparu.
Ça faisait un bail que je n'étais pas monté là-haut, et je crois bien que je mourrai sans jamais y remonter. Espérer boire un petit blanc pépère, place du Tertre, relève de la gageure, et ce morceau de Paris, qu'Anne Hidalgo achève, n'est définitivement plus qu'un Luna Park.
Une ville se vit ou s'évite. C'est plus bas, boulevard Barbès, que la ville redevient vraie, là où était l'Assomoir, où l'on vend aujourd'hui de la viande de brousse à même le trottoir : je crois que je préfère encore celle-là.
jeudi 31 octobre 2024
mardi 29 octobre 2024
Toucher le fond ?
Il y a chez cet homme, qui nous sert de président, une jubilation malsaine, un plaisir pervers, à faire honte à la France, à nous faire honte. Son actuel voyage au Maroc, accompagné d'une raclure notoire mal fagotée, en est la énième illustration. Durant ses deux quinquennats il aura été indigne de sa fonction, indigne devant la détresse des agriculteurs, devant celle du personnel hospitalier, de l'éducation nationale. Son passage à la tête du pays n'est qu'un interminable bras d'honneur, et son leitmotiv sans doute, cette célèbre formule : "j'ai bien envie de les emmerder jusqu'au bout".
Moi qui pensais qu'avec Hollande nous avions touché le fond...
lundi 28 octobre 2024
Trouvé sur le Net
Pour la première fois de ma vie, je suis allé à la mosquée. J'ai assisté à leurs pratiques et j'ai vu Mahomet.
Je suis assis, il vient à moi, met ses mains sur ma tête et s'exclame d'une voix forte : VOUS ALLEZ MARCHER !
Je lui réponds que je n'ai aucun problème de motricité.
Il ignore ma remarque et hurle encore d'une voix plus forte : VOUS ALLEZ MARCHER ! Je refais une tentative pour lui expliquer que je n'ai aucun problème de marche, en vain.
Il répète de plus en plus fort : VOUS ALLEZ MARCHER !
Après les prières, je suis sorti et que croyez vous qu'il advint ? Il avait raison ce con : on m'avait piqué mon vélo !
mardi 22 octobre 2024
Baisers volés
Les rapports hommes-femmes SE COMPLIQUENT DANGEREUSEMENT. Pour un bisou dans le cou, une main au cul, dans une soirée en boîte de nuit (lieu qui n'a pas grand-chose à voir avec un monastère), on risque désormais un an de prison dont six mois sous bracelet électronique. Et dans le cas de Nicolas Bedos une fin de carrière en forme de tête-à-queue...
Ma belle, qui est d'une autre génération, tout comme moi, se rappelle qu'elle vivait ces gestes, certes parfois déplacés, comme un hommage à sa beauté, aux charmes de sa jeunesse. Elle ne les a jamais vécu comme un traumatisme réclamant réparations devant un tribunal, savait d'un mot d'un regard, comment éviter un dérapage plus lourd de conséquences. Les femmes d'aujourd'hui sont-elles plus fragiles que celles d'hier ? Les hommes plus dangereux ? (certains le sont effectivement, mais pas franchement du genre Nicolas Bedos...) S'il avait fallu, à cette époque pourtant encore bien puribonde, traîner devant les tribunaux tous les lourdeaux à la main baladeuse, la magistrature n'aurait jamais pris de congés...
La condamnation de Nicolas Bedos, là où un non-lieu s'imposait, est un symptôme supplémentaire d'un monde qui déraisonne.
dimanche 20 octobre 2024
L'affaire Mbappé
L'affaire MBAPPÉ, dont personne ne sait rien faut-il le rappeler, serait au pis-aller le révélateur d'une chose vieille comme le monde : la recherche de l'altérité, de la différence. Phénomène bien humain qui fait que les Antillaises, par exemple et parfois contre leur gré, ne ressemblent plus vraiment à leurs ancêtres Africaines, que la créolisation est une réalité aux quatre coins du monde. Cette quête d'altérité qui faisait remonter, après la dernière poire au Pied-de-Cochon, la rue Saint-Denis (ce n'est plus aussi vrai aujourd'hui) les provinciaux en goguette, à la recherche d'un petit cul bien rebondi, d'un corps à la peau soyeuse, aux parfums poivrés.
Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau !
Rien de nouveau sous le soleil...
Mbappé lui, profite de sa perm, prend son jet privé, s'en va à Stockholm, dans ce pays où les filles aux cheveux blonds, aux yeux si bleus, ont une peau de porcelaine : le fantasme de la femme blanche agite son entrejambe...
Mais Mbappé devrait savoir, il va peut-être l'apprendre à ses dépens, que la femme, noire ou blanche, peut se révéler assez garce...
vendredi 11 octobre 2024
Pauvre pays
Pauvre pays que le Liban, victime d'une expérience, d'une utopie : le multiculturalisme...
Dominé, convoité, hier par la Syrie, aujourd'hui par l'Iran, demain colonisé par Israël ; piétiné, outragé, jamais libre.
Là-bas comme ici, une terre, un peuple !
jeudi 10 octobre 2024
Automne et casquette
L'autre jour ma belle et moi avons osé le dernier "Ozon", "Quand vient l'automne".
Comment résumer ce film ? C'est compliqué de trouver les bons mots pour résumer un "Ozon"... Disons qu'il y est question de la vie et de la mort, de la vieillesse, du passé et de la transmission, le tout dans une atmosphère de douce mélancolie (comme l'automne). Ajoutons qu'Hélène Vincent y est épatante, presque trop classe dans son rôle d'ancienne prostitué à la retraite, et Pierre Lottin très crédible dans celui de la petite frappe qui cherche la seconde chance.
L'Officiel des Spectacles parle d'un "drame". Va pour drame alors.
........
Avais-je dîné trop riche ? La tartiflette maison n'est pas recommandée avant le coucher ? Toujours est-il que ma nuit fut ponctué d'une intense activité onirique. Au réveil je ne me souvenais pas de tout, sauf d'avoir fait le tour des chapelleries de Paris, à la recherche d'une casquette à ma convenance. Sans succès. Je n'en trouvais que de ridicules, qui ajoutaient au mien. Et quand par bonheur j'en dénichais une à mon goût, elle était bien évidemment trop petite ou trop grande. Mais a-t-on besoin d'une casquette au beau milieu de la nuit ? Je vous le demande...
vendredi 4 octobre 2024
Grand-père
Si, parcourant l'anse Grosse Roche avec mes amis d'alors, il y a maintenant plus de 40 ans, on m'avait dit qu'un jour je serai grand-père, au minimum j'aurais souri.
Et pourtant c'est ce qui vient de m'arriver pour la seconde fois, hier soir, quelque part en Corse.
dimanche 29 septembre 2024
L'hommage à Philippine
Ce fut un rassemblement modeste, mais non pas ridicule, même si l'on aurait pu espérer plus de monde. Mais il faut croire que les parigots s'en foutent bien du sort de Philippine.
À la tribune, de jeunes femmes se succédaient pour prendre une parole portée par une sonorisation trop timide. Mais la petite foule en comprenait le sens à demi-mot et applaudissait volontiers. De trop rares politiques étaient présents, S. Ravier (vidéo plus bas, mais le son n'est pas excellent)*, F. Philippot également. Croisé pareillement Vincent Lapierre, très courtisé par la gent féminine (selfies en rafales). Il faut dire que le jeune homme porte beau, à l'inverse du public plutôt âgé...
L'hommage ne dura guère plus d'une heure, puis une jeune femme prit la parole pour demander à l'assemblée de se disperser dans le calme. Un quart d'heure plus tard néanmoins, il restait encore du monde. Alors, elle reprit la parole pour reformuler son invitation à partir, mais avec cette fois-ci un encouragement bien étonnant : "je vous demande de quitter les lieux, allez boire des coups dans les bistros des environs, nous nous reverrons plus tard"...
Voilà.
Bien peu de choses en somme, mais je me devais d'y être.
*La question de la dame à la fin de la vidéo est inaudible et trop longue, j'ai dû couper sans attendre la réponse de S.R.
samedi 28 septembre 2024
dimanche 22 septembre 2024
mercredi 18 septembre 2024
Gibbeuse ?
Je ne sais pas si elle l'était, gibbeuse... Laiteuse oui, par moments, quand un nuage passait devant elle... Chiante assurément !
Jusqu'à trois plombes du mat elle a inondé de sa lumière blanche le salon où, en principe, à cette heure-là, je dors du sommeil du juste. Alors vous allez me dire que je n'avais qu'à fermer mes volets... Mais JAMAIS je ne ferme mes volets : j'ai l'impression de m'enterrer vivant, de refermer sur moi le sarcophage. Je veux voir la nuit tomber et le ciel blanchir au matin.
Paraît qu'on l'appelle aussi la "lune des moissons", mais ici c'est plutôt les vendanges que l'on pratique, et elles sont passées depuis une paire de semaines.
Quoi qu'il en soit, quand ce n'est pas le mistral qui me tape sur les nerfs, la lune s'en charge et me gâche les nuits.
mardi 17 septembre 2024
J'ai éclairé la cheminée
J'ai éclairé la cheminée, comme disait mon ami Michel. C'est lui, l'enfant du pays, qui m'a appris cette belle expression : "tu as éclairé la cheminée ?"
Et derrière la question il y avait de l'étonnement, presque un reproche : pour lui c'était toujours trop tôt. C'est qu'il ne savait rien de la sensibilité des carcasses surchauffées des parigots, de leur répugnance à une hygrométrie trop prononcée. Pour lui, "éclairer" la cheminée en septembre, relevait du caprice d'enfant, devait cacher une maladie inquiétante.
J'ai éclairé la cheminée, et en suis bien content, tant cette saison ne ressemble à rien de ce qui est "normal" habituellement dans cette région que l'on nomme le sud. Et en allumant le premier feu de l'année, blotti dans ma chauffeuse, savourant son parfum et sa chaleur, j'ai pensé à Michel.
Et à tant d'autres.
jeudi 12 septembre 2024
Le moment approche
Je sens que le moment approche.
Trop de solitude, trop de mélancolie qui m'assaille, trop de souvenirs dans le silence : j'ai besoin des bruits de la ville pour ne plus penser.
Un matin je me lèverai et, sur un coup de tête, je prendrai un billet pour Paris.
Mais je sais aussi que, quand le TGV ralentira à l'approche de la gare de Lyon, je me dirai "pourquoi as-tu fait ca ?".
dimanche 8 septembre 2024
Éloge de la pantoufle
Je ne sais pas comment il faut interpréter le goût des pantoufles, le mien particulièrement, mais j'avoue avoir pour cet accessoire une sympathie affirmée et jamais démentie. J'en viens à me demander comment on peut les quitter, quelle raison obscure nous oblige à les délaisser au matin au pied du lit jusqu'au soir. Il n'est plus loin le jour où, me fichant bien du "qu'en dira-t-on", j'irai faire mes courses au Carrefour Market en pantoufles-pyjama, comme le dernier Des Esseintes.
J'avais fait un billet sur le sujet, il y a trois ou quatre ans, dans lequel je disais déjà le bonheur d'enfiler une paire de pantoufles. Et ce n'est pas là un signe de vieillesse ou de grabatairgite avancées ! Non. C'est juste une certaine idée du confort...
Les miennes commençaient... comment dire... à sentir un peu... Alors aujourd'hui je m'en suis offert une nouvelle paire, toute fraîche, toute neuve, doublée laine, fabrication française (quelle chance que de ne pas avoir abandonné ce savoir-faire bien de chez nous à quelque star-up chinoise...)
Quel bonheur !
Pantoufler, pantouflage ! Quelles plus belles expressions ! Quel plus beau programme ! Que désirer de plus délicieux !
Quand on a des pantoufles aux pieds, une certitude saute aux yeux : rien de grave ne peut vous arriver. Le monde peut bien s'écrouler autour de vous, vous pouvez bien avoir le ticket perdant du loto, ouvrir un Gigondas bouchonné, constater que vos raviolis du soir sont périmés depuis deux ans, tout cela glisse et se surmonte sans plus de difficulté.
Quand on sent cette douce chaleur irradier jusqu'à ses mollets, on est armé contre toutes les déconvenues, tous les drames de la vie courante.
L'épisode
D'aucuns le nomment "épisode cévenol", quand d'autres préfèrent parler "d'épisode méditerranéen". Tous ont raison bien sûr : "l'épisode" naît sur la mer Méditerranée surchauffée par l'été, puis, porté par les vents du sud, il s'en va baguenauder vers le continent. Mais, très vite, sa course est interrompue par les montagnes des Cévennes*. Alors, ne trouvant pas d'issue, il se lâche méchamment sur les départements limitrophes : le Gard, l'Ardèche ou l'Hérault sont ses principales victimes. On devrait parler plus justement d'épisodes méditerranéo-cévenol tant les deux sont intimement liés...
Ici à "S", le premier de ces épisodes s'est déroulé hier soir. Moins violent qu'annoncé, moins violent que ce qu'il m'a été donné de vivre dans le passé, il n'en a pas moins été remarquable. Le ruisseau, dont j'ai l'habitude de dire qu'il chante ou murmure, est ce matin colère, gronde, charrie des pierres et arrache les berges. Ça ne durera pas : il se lasse très vite.
Mais cet "épisode" m'aura permis de constater que notre maison avait, ici ou là, des fuites (Félicie aussi...).
Et voilà que Fredi, qui se croyait si tranquille en sa demeure, va devoir reprendre la truelle...
*Ce qui donne par ailleurs un contraste assez étonnant entre les Cévennes du sud et celles du nord : climat, végétation, y sont radicalement différents. Sur un territoire somme toute pas si étendu, on reste surpris par les changements qui s'opèrent en quelques kilomètres.
vendredi 6 septembre 2024
Un savoureux spectacle
À ceux qui prétendent que voter ne sert à rien, la "séquence", comme disent les journaleux, leur offre un joli démenti. Alors j'entends déjà les grincheux y aller de leur commentaire éclairé : "vous êtes bien naïf", "il faut que tout change pour que rien ne change, ne le savez-vous donc pas ?", patin couffin... Peut-être. Admettons. Mais convenez que les résultats des derniers scrutins nous offrent l'opportunité d'un savoureux spectacle. N'y a-t-il pas quelque chose de réjouissant de voir partir le freluquet qui occupait depuis huit mois la maison "Matignon" à l'évidence trop grande pour lui ? N'est-il pas jouissif de voir l'occupant de l'Élysée cornérisé, et dont l'agenda, pour les mois et les années à venir, consistera en quelques inaugurations et autres hommages nationaux (que l'on souhaite en nombre limité) ?
J'ignore quelles seront les réalisations futures de Monsieur Barnier. Mais il nous a promis moins de bavardages et plus d'action. À mes yeux cela constitue déjà un excellent programme.
Rien que pour ça je trouve que ça vaut le coup de se déplacer un dimanche pour aller glisser un bulletin de vote dans l'urne.
Pas vous ?
jeudi 5 septembre 2024
La bascule
J'adore ce moment de bascule.
Il y a quelques années en arrière, autant que je m'en souvienne, il intervenait plus tôt : vers le 15 août. Quelques orages bien sentis signaient la fin de l'été. Malheur alors à l'imprévoyant qui avait oublié de mettre une petite laine dans ses bagages. Encore que, "malheur" n'est pas tout à fait vrai : il y a toujours, à "S", quelques vieilles guenilles poussiéreuses, bouffées aux mites et démodées, pour les imprévoyants.
La bascule cette année vient de se produire, entre hier et aujourd'hui : il a plu, beaucoup moins que prévu mais enfin le ruisseau chante de nouveau. De nouveau il y a des nuages dans le ciel, jusqu'ici imperturbablement bleu. Les lumières sont magnifiques, les contrastes saisissants, les ombres portées des peupliers s'étirent sur la terrasse, qui n'est plus ce four inhospitalier qu'elle était il y a seulement quarante huit heures.
J'aime cet instant de bascule qui tire un trait sur ce moment imbécile qu'est l'été, annonce l'arrivée de ma saison préférée : l'automne.
mardi 3 septembre 2024
Mauvaise compagnie
Certains soirs, à "S", je trouvais qu'il y en avait beaucoup... Trop pour tout dire. Alors, avant mon coucher, je partais en guerre contre eux, à l'aide d'une raquette de badminton. "Eux" ce sont les frelons, que l'on appelle par ici les "chabérions" (espèce autochtone). Pendant une demi-heure, je me mettais dans une situation assez ridicule et épuisante... Et le lendemain il y en avait tout autant.
Et puis, il y a quelques jours, motivé par je ne sais quoi, je suis monté dans une pièce où je ne vais jamais. Outre qu'il y faisait une chaleur infernale, il y régnait un bourdonnement incessant. Le bruit provenait d'une petite fenêtre, totalement habitée. Là, mes chabérions avaient construit, entre la fenêtre et les volets, une sorte de logement collectif, assez réussi d'ailleurs, un peu dans le style "Cité Radieuse". À vue de nez plus de 100 insectes, peu fréquentables et bien dodus, vivaient là. Je dis "vivaient" car dès le lendemain je suis allé faire l'emplette d'une bombe ad hoc. Je ne vais pas m'éterniser sur l'intervention qui fut longue et fastidieuse (finalement victorieuse et sans dommage), mais il y a ici, tout de même, de ces compagnies que je ne recommande à personne.
Et, pas plus tard que ce matin, poussant le balai dans mon salon ?
Voilà que je ramène dans ma pelle un petit scorpion noir. Ils vivent habituellement sous les tuiles des toitures, dans les fissures des vieux murs. Mais il se trouve des aventuriers pour visiter les maisons. Leur piqûre, même si l'on n'en meurt pas, provoque une brûlure très vive et laisse une douleur persistante.
Voilà, tandis que je suis sans nouvelles de Lylie, que ma belle est de nouveau parisienne, quelles sont mes seules compagnies...
mercredi 28 août 2024
Cohabitation
La dernière fois que je l'ai vue, elle ou sa cousine, c'était il y a bientôt 50 ans. À vrai dire dans la même journée j'en avais vu deux, l'une du côté de chez Brigitte, de renommée internationale sur ce blog, et l'autre, à peu d'heures d'intervalle, au cours d'une balade à quelques 3 km de "S".
Depuis plus rien, à tel point que je la croyais définitivement perdue, effacée de la diversité. Je l'avais en fait entr'aperçue depuis, mais pas franchement dans son milieu naturel : au vivarium du jardin des plantes, à Paris. Là, on pouvait aussi y voir son aire de reproduction, extrêmement réduite : une trentaine de kilomètres autour de Montélimar.
"Elle" c'est donc "la couleuvre verte de Montélimar", et l'autre jour, en rentrant dans notre grange, je l'ai revue, bien vivante, avec un féroce appétit.
MAIS JE LA DÉRANGEAIS DURANT SON DÉJEUNER.
Attention ! Âmes sensibles s'abstenir !
dimanche 25 août 2024
Malédiction !!!
Le phylloxéra dévastait le pays. Au lieu de vin, on but, au dîner, un jus de raisin plus économique, la Parisienne, comme on le nommait. Elle se fabrique en mettant une grappe entière dans un bocal rempli d'eau. L'un après l'autre, les grains fermentent et éclatent. La quantité bue pendant le jour est remplacée par son volume d'eau durant la nuit. Ainsi avec une autre cruche puisée au puits et toujours une autre grappe qui explose et abandonne sa force, une caisse de Parisienne peut suffire à une famille jusqu'au printemps. C'est comme on peut le conjecturer une maigre boisson, mais fort agréable au goût.
Robert-Louis Stevenson, Voyages avec un âne dans les Cévennes
vendredi 23 août 2024
Ce pays...
... ce pays, ce pays...
... le pays, le pays, le pays...
Ils n'ont que ce mot à la bouche, ne sachant plus le nommer...
mercredi 21 août 2024
L'aveu
Ce qui est rassurant dans cet article de "Courrier International" c'est l'aveu : personne ne comprend pourquoi.
mercredi 14 août 2024
Trop spécialisés
Hier on a trouvé le père Hubert mort, gelé, dans son comptoir. Les rats avaient commencé d'entamer ce qu'il avait de plus mou à découvert : le cou, les joues et le gras des paumes. Voici longtemps qu'on s'y attendait. Ça n'a surpris personne. Sur le fronton de sa boutique, on déchiffre encore :
CAFÉ-VINS-LIQUEURS-HOTEL TOUT CONFORT
"Tout confort." Tu parles !
Rue de bièvre, au 1 bis, tout près du quai. Deux étages et demi, c'est-à-dire qu'il faut être nain ou amputé à hauteur des rotules pour se tenir debout dans les soupentes. L'aspect extérieur est au moins aussi honnête que celui des autres masures de la rue. Mais dès que l'on gravit un étage, on est fixé. Les plafonds se font la malle. Les parois sont concaves ou hydropiques. Aux paliers, on bute dans des trous, des fondrières. Ici, l'élément locataire se compose (où se décompose en) cinq ménages dont trois à la colle, ce qui rassemble vingt et un enfants de deux à dix ans, sans compter ceux au maillot. Les pères ont tous un air de famille : minuscules. Aucun d'entre eux n'atteint un mètre soixante, il s'en faut. Et un postulat commun : ne foutent strictement rien, depuis beaucoup d'années. Le malheur, que voulez-vous. Tous ouvriers ou manœuvres spécialisés, mais spécialisés à ce point, et si malencontreusement, que l'emploi qu'on pourrait leur offrir ne correspond jamais à leur spécialité. Il s'en faut chaque fois d'un poil. Alors : chômage, secours, prime à la naissance, assistance par ici, assurances par là, sociales, pas sociales, dissociales...
Avec ça on ne vit pas mal et on a pas le gosier sec. Mais payer le "popiétaire", autre histoire. Faut attendre qu'il rouscaille pour lâcher un peu de lest...
Enchantements sur Paris, Jacques Yonnet, Denoël 1957
mardi 13 août 2024
Le Maître des horloges
À l'emplacement exact de la baraque de Cyril, un horloger venu d'Orient, converti à la religion du Christ et qui faisait montre de "grand- piété" s'était installé. Il confectionnait, vendait et réparait des mécanismes, à l'époque fort précieux et rares, destinés à fractionner le fil des heures.
Sa clientèle ne pouvait être recrutée que parmi les nobles ou les riches négociants. Tristan l'Hermite, qui habitait un hôtel tout proche, appréciait l'habilité de l'horloger et l'avait pris sous sa protection.
Le commerce des horloges prospérait. L'Oriental avait répudié son nom barbare et se faisait appeler Oswald Biber. (Ce qui désigne un castor, de même que l'ancien mot français "Bièvre".) L'astucieux homme vivait chichement, et cependant on le savait devenu fort riche. Entre temps, des Bohémiens que l'on avait refoulés de la Cité établirent leurs campements aux alentours de Port-aux-Bûches. Ils lisaient l'avenir dans le sable remué du bout d'un bâton, dans les mains des femmes et les yeux des enfants.
Des prélats s'émurent et crièrent à la magie. Mais il n'y avait point dans tout le port assez de bois pour brûler tous ceux qu'à tort ou à raison on eût taxés de sorcellerie. Les bohémiens, on disait alors "Egyptiens" entretenaient avec l'horloger des relations de bon voisinage. C'est peut-être à cause de cela qu'une rumeur prit corps et s'affirma, selon laquelle le pieux Biber était en réalité détenteur de secrets interdits. Avec le temps, il fallut bien en convenir.
Certains de ses clients, les plus vieux et les plus fortunés, semblaient ressentir de moins en moins le poids des années. Ils rajdésormais t, et des vieillards virent avec étonnement ceux qu'ils croyaient leurs contemporains redevenir des hommes dans la force de l'âge...
Ont sut que Biber, en grand mystère, avait construit pour eux des horloges qui ne se souciaient peu d'indiquer les heures : elles tournaient à l'envers. Celui dont le nom était gravé sur les arbres des rouages voyait son sort lié à celui de l'objet. Il revenait sur ses pas, parcourait à rebours la tranche d'existence déjà accomplie, il rajeunissait.
Une confrérie s'était formée entre les bénéficiaires du merveilleux secret. De nombreuses années s'écoulèrent...
Et puis un jour, Oswald Biber reçu la visite de ses clients rassemblés. Il le supplièrent : "Ne pouvez-vous faire en sorte que les mécanismes maîtres de nos vies marchent désormais à l'endroit ?"
- Hélas ! Ceci m'est impossible... Estimez-vous heureux cependant : vous seriez tous trépassés depuis bien longtemps si je ne vous avais traités de la sorte....
- Mais nous ne voulons plus rajeunir ! Nous appréhendons l'adolescence, l'inconsciente jeunesse, la nuit de la prime enfance, et l'aboutissement inéluctable où nous rejoindrons les limbes... Nous ne pouvons supporter l'obsession de la date implacable, la date écrite de notre mort...
- Je ne puis plus rien, plus rien faire pour vous...
- Mais pourquoi, vous que nous connaissons depuis tant d'années, nous apparaissez-vous toujours sous le même aspect ? Il semble que vous n'ayez pas d'âge...
- Parce que le maître que j'eus à Venise, en des temps très lointains et qui ne m'a point, ce que je déplore, infusé toute sa science, a construit pour moi l'horloge que voici. Les aiguilles tournent alternativement vers la gauche et vers la droite... Je vieillis et rajeunis d'un jour sur deux...
Enchantements sur Paris, Jacques Yonnet, Denoël 1957
mardi 6 août 2024
Le fossé
La bourgeoisie anglaise, comme celle de l'Europe toute entière, ayant congédié son personnel, se retrouve aujourd'hui face à des émeutes inédites, mais à mon avis destinées à un bel avenir : celles de ceux que l'on a trahis, pour qui les défilés de la Couronne ne veulent plus rien dire, qui ne rêvent que de renverser le carrosse.
Là-bas comme ici, il a semblé plus simple de remplacer la petite bonne, l'ouvrier, qui arrivaient de Guémené Penfao à Montparnasse, par d'anciens colonisés qui ne savaient écrire, pas plus qu'ils en connaissaient le sens, le mot "droits". En Angleterre ce n'est certes pas Margaret Thatcher qui le leur aura appris...
Mais le fossé semble si grand désormais, entre l'élite et le peuple, que je ne vois pas comment nous pourrons éviter d'autres révolutions, d'autres têtes qui tombent.
samedi 3 août 2024
Au-dessus des normales saisonnières
- Il dit quoi le bulletin météo pour aujourd'hui ?
- attends, je vais voir... voilà :
Dans un ciel calme et généralement ensoleillé, il souffle une belle brise de nord, nord-est, avec des rafales possibles de 45Kh. Les températures minimales sont de 19 degrés au matin, et de 32 degrés au plus chaud de la journée, 2 degrés au-dessus des normales saisonnières.
- deux degrés au-dessus des normales saisonnières !!! Mais tu veux me gâcher les vacances ou quoi !?
lundi 29 juillet 2024
Retour sur une cérémonie
Se faire plaisir, faire plaisir aux quatre rues qui comptent dans Paris, faire un bras d'honneur au reste de la France et de l'humanité. C'était l'objectif et il a été parfaitement atteint. Avec du rose dégoulinant de partout, de la provocation à pas cher, ce fut la plus belle prise d'otages par une minorité, retransmise en mondovision, que l'on ait jamais vue. Minorité qui nous somme de nous oublier un peu, et de s'identifier à elle.
Jamais !
dimanche 28 juillet 2024
Contre la vie
Au début du printemps dernier, pesait sur "S" une menace d'amende salée, pour débroussaillage insuffisant. Alors, en avril, profitant d'une embellie climatique, je me suis rendu à "S" pour tenter de lever la menace. J'ai mobilisé tous les muscles de mon corps vieillissant, sorti les cisailles, la débroussailleuse et les binettes. C'est peu dire que sur mes jambes mal assurées j'en ai mis un sacré coup. Ç'est peut dire aussi qu'à la fin, le dos éreinté, des acouphènes plein la tête à cause du bruit de la bécane, j'étais plutôt fier de moi et du travail accompli. J'ai envoyé à ma belle quelques photos, auxquelles elle me répondit par une emoticône "pouce levé", voire un "top" lapidaire quand j'insistais, allant à la pêche aux compliments, et qu'elle se voulait plus bavarde. Et puis, satisfait du devoir accompli, je suis retourné à Paris.
En ce début d'été je suis de nouveau à "S" . "F." m'y a emmener de Valence, là où il crèche. Sur la route j'ai fait le fier à bras : "tu vas voir, vraiment tu vas voir, jamais "S" n'a été aussi propre. On dirait un jardin anglais... "
Nous sommes arrivés par le petit col, qui descend en pente douce jusqu'à la vieille magnanerie. Déjà j'apercevais le champ derrière la maison, ce champ qui fut tour-à-tour un champ de patates, de fraises, un champ de lavandes aussi, avant de n'être plus rien du tout, qu'un champ de cailloux. Voilà, nous y étions... et quelles ne furent pas ma surprise, ma colère et ma déception, de constater que tout avait repoussé en deux mois, que les ronces insolentes, envahissantes, qui m'avaient tant meurtri les bras et les mollets dans notre combat, couraient de nouveau de partout, que mon travail de presque vieillard avait été inutile et dérisoire !
"F" cachait mal son amusement :
- faut dire qu'il a beaucoup plu tu sais...
Contre la vie on ne peut rien.
PS : Le moustique-tigre est bien arrivé.
Contrairement à ses congénères ancestraux, il sévit de jour comme de nuit. Un peu mollasson, très repérable avec sa couleur noire et ses pattes rayées, il se laisse facilement écraser.
Mais quand même...
samedi 27 juillet 2024
Décor
À chaque fois que je vois Paris mis en scène comme hier soir, je ne peux m'empêcher de songer au grand basculement qui s'est opéré en quelques décennies. Qu'on y songe un peu, que voit-on : une multitude de cadres à costume-cravate, tous les matins, sur les quais du métro, du RER ou sur leur trottinette, se rendre à leurs bureaux de la Défense. Pour vivre à Paris ils se sont endettés à vie, afin d'acheter un deux pièces minable, mal éclairé et mal foutu, où vivaient autrefois nos parents, nos grands-parents, artisans, petits commerçants, prolos à bleu de travail...Tout bien pesé, à franc constant non devalué ramené au prix de l'euro actuel, nonobstant le rattrapage inévitable du cours de l'or, de la banane plantain comme celui de l'uranium, et en dépit du choix de la cravate, ils sont comme leurs prédécesseurs les baisés d'un système auquel ils participent en se pensant des "winners".
Imbéciles, pauvres types... Quelle dégringolade !
Mais si la crème du capitalisme, ou supposée telle, vit dans les logements ouvriers d'hier, ne sont-ils pas les prolétaires d'aujourd'hui ? Se posent-ils la question le soir en s'endormant sur leur lit Ikéa ? Et à qui confier les chambres de bonne du sixième étage sans ascenseur avec chiottes sur le palier ?
Mais non, jamais ils ne se poseront la question : ils vivent dans le décor d'Emily, et ça, ça n'a pas de prix.
vendredi 26 juillet 2024
Privatisation
- toi tu dégages !
- mais comment ça je dégage ? Je vends mon shit ici depuis toujours ! Et un peu de coke aussi de temps en temps...
- tu dégages on te dit ! Barre-toi ! Va à Clermont-Ferrand ! Paraît qu'ils sont en manque là-bas...
....
- monsieur...
- oui ?
- vous allez où comme ça ?
- ben chez moi, j'habite à deux pas. Je reviens de mes courses au Prisunic...
- vous avez votre QR code ?
- mon quoi ?
- un titre de propriété, un justificatif de domicile...
- mais enfin ! Je suis né dans cette maison, là ! Vous voulez quoi de plus !
- désolé on ne passe pas !
...
- Bernard ? Le Pont des Arts est à vous. Bons jeux !
Euphémisation
Je suis frappé des ravages de l'euphémisation.
Ça donne par exemple, sur les plateaux-télé, des commentateurs, des politiques, qui, ayant peur de franchir les bornes au-delà desquelles ils n'y a plus de limites, butent sur les mots, bégaient, ponctuent leurs phrases d'innombrables "heu, heu heu" et de leurs tics de langage, rendant leur argumentation inaudible...
C'est encore plus vrai chez les commentateurs de droite, qui semblent avoir au-dessus d'eux comme une épée de Damoclès, celle du politiquement correct : pour eux, trouver le mot le plus doux, le moins dérangeant, est l'objectif primordial : ils en transpirent tant l'exercice est délicat, qu'ils savent que ce qu'ils sont en train de dire ne correspond pas au fond de leur pensée.
Ainsi aujourd'hui se refusent-ils, en commentant les sabotages des lignes SNCF, à parler de terrorisme.
Ah bon !?
Qu'est-ce donc alors ?
Des incivilités ?
Au fond oui : "incivilités" est le mot qui leur convient, celui qu'ils ont adopté tant il leur a été suggéré, imposé, qui leur vient spontanément à l'esprit :
Le mot des lâches.
lundi 22 juillet 2024
Femme, noire
Le parti Démocrate américain se réjouit du départ de Sleepy Joe et de l'arrivée probable de sa remplaçante Kamala Harris. Ils voient dans la désignation de la vice-présidente une double vertu : c'est une femme et elle est noire. Autant dire que pour les dépositaires du magistère moral, c'est bingo.
Alors je ne vais pas mettre en doute sa qualité de femme, on a bien assez de soucis comme ça de ce côté-ci de l'Atlantique. Mais noire ? Puisqu'il nous faut parler de la race, puisque l'on nous y oblige, et sans sortir mon pied à coulisse, quand je pense à une femme noire je l'imagine avec des attributs tout autres que ceux de Kamala Harris. Voyez la photo en illustration de ce billet. Vous y voyez une femme noire ? Pas moi. Tout au plus une métisse, une quarteronne peut-être, mais une africaine non.
Née d'un père jamaïcain et d'une mère indienne, elle a simplement ce type metissé que l'on rencontre dans les Caraïbes, de Cuba à la Dominique, où chez beaucoup les origines africaines tendent à se dissiper.
Alors pour le coup de la femme noire il faudra repasser...
dimanche 21 juillet 2024
Terrine forestière
- Tu te rends compte ma Lilye, Biden déclare forfait... Comment ça tu t'en fous !? Non ! Non ! Bas les pattes ! C'est pas pour toi ! Déjà qu'hier soir tu m'as boulotté ma terrine forestière ! Couché ! Couché ! Décidément tu ne comprendras jamais rien à la politique...