lundi 2 décembre 2024

On nous a vus en Balagne


 J'ai sous les yeux un brin d'immortelle, signature olfactive de la Corse, quelques gousses de caroubier, un gourmand d'olivier qui trempe dans un verre d'eau (dont j'espère qu'il fera un jour une bouture à replanter), et quelques entrelacs de fitone, souvenirs tangibles de notre séjour, ma belle et moi, dans cette splendide région de Haute-Corse : la Balagne. La fitone (ou le fitone) est une petite saucisse de foie d'à peine un centimètre de diamètre. Maigre, contrairement à sa cousine (ou son cousin) la figatellu, elle est aussi moins écœurante que cette dernière et se mange sans retenue. Fiston m'en a offert deux mètres, mais je crois bien qu'il n'en reste déjà plus qu'un petit mètre cinquante...

Nous nous sommes posés à Calvi au milieu de la semaine dernière, avec près de vingt minutes d'avance sur l'horaire annoncé, ce qui est suffisamment rare pour être souligné*. Nous étions là pour faire la connaissance du petit G., le puîné de fiston, né coiffé il y a peu à l'hôpital de Bastia. Peut-on parler du petit "G.", tout comme de sa sœur, d'un enfant issu d'un couple mixte ? La question n'a rien de saugrenu quand on songe qu'une association, l'associu Palatinu, a pour projet de favoriser une forme du droit du sang : Au fil des interventions, les fondamentaux de Palatinu sont posés, comme la première pierre d'une refondation qu'on estime indispensable. Pour l'associu, qui se félicite notamment d'avoir "transformé l'ambiance du débat public", le moment est désormais venu d'aller plus loin. Et ce sera tout l'enjeu à brève échéance. Les contours de la méthode sont esquissés. " Nous allons étoffer notre projet de société qui va parler de manière innovante de corsisation des emplois, de pouvoir d'achat, de patrimoine de foncier, de natalité, de diaspora autour d'un statut que nous appellerons chez nous, le statut de descendant".SOURCE .

Avec un tel statut, de quel œil regarderait-on fiston, et mes petits-enfants... 

Nous verrons...

Ici tout est patrimoine, chaque pierre, chaque village, chaque édifice, conte l'histoire de la Corse, rappelle l'Italie, la possession génoise. On va de chapelles en églises, toutes aussi belles et colorées, de rose le plus souvent. Les routes parfois, traversent des cimetières aux mausolées imposants. Notre première excursion fut pour aller voir les ruines d'un ancien couvent. Il en fallait du courage et de la force, aux sœurs, pour habiter un tel lieu ! Puis, nous avons pris la route sinueuse qui monte dans la montagne, accompagnés du vol des Milans, dont c'est ici le domaine incontesté. À Pigna (Pignes), sur le parvis de l'église, le feu de Noël était déjà prêt. Après avoir gravi les ruelles de pierres de granit, nous nous sommes arrêtés sur une petite place, sous un caroubier, pour admirer le paysage. Le caroubier... Je ne connaissais pas cet arbre. S'il en est un emblématique du bassin méditerranéen, en plus de l'olivier, c'est bien celui-là. On le trouve du sud du Portugal et de l'Espagne jusqu'au Maghreb, en passant par la Sicile, la Sardaigne et la Turquie. Mais il raconte une autre histoire. Cet arbre, comme je l'ai dit en introduction, fait des gousses. Et dans ses gousses se trouvent des graines, en taille et en poids toujours égales. Ces graines nous ont donné une unité de mesure : le carat (savoir d'avant-hier...). 

Nous avons continué vers Aregno, et sa chapelle de la sainte-Trinité-Saint-Jean-Baptiste. Ses pierres sont aussi de trinité : noires, ocres et grises. Sa statuaire fait penser aux temples aztèques, mais son origine trouve sa source plus certainement chez les premiers chrétiens d'Orient, d'Irak notamment.

À Aregno toujours (de mémoire, ou Sant'Antonino), j'ai croqué une minuscule olive noire, à l'amertume prononcée, dont le noyau a plus d'importance que la chair, et qui laisse dans la bouche un long parfum sauvage. Combien en faut-il de ces olives pour faire un litre d'huile ? Voilà bien une question sans réponse !

Notre périple s'est terminé dans un village dont j'ai oublié le nom, Santa Reparata je crois, où se tenait un marché de Noël : attractions pour enfants, charcuteries locales, bibelots pour le pied du sapin, et ce chant,  “Cuscenza” de Chjami Aghjalesi, que l'on retrouvera plus bas. Rien de plus à en dire.

L'avion qui, d'après son pilote, volait à quelque 10000 mètres d'altitude, avec - 56 degrés à l'extérieur, a commencé sa descente vers Orly à la hauteur de Moulins. Nous avons plongé en pente douce dans la masse nuageuse, une mélasse épaisse, compacte : à travers le hublot, la nuit était presque totale. 

À bientôt la Corse !

Enfin si tu veux bien encore de nous...

 * Ce fut également le cas au retour, mais cette fois-ci l'avance fut dilapidée dans l'attente de la mise en place de la passerelle de débarquement.

 





33 commentaires:

  1. Merci, cher Pangloss, pour ce voyage virtuel et musical sur l'Île de Beauté

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  2. Sympathique ce résumé de voyage. C gentil de partager.
    Bon, à moi maintenant! Euh...rien, en fait, à part un temps gris et pluvieux.
    Le Page.

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    1. Où ça, où ça le temps gris et pluvieux ? 🤔😀

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  3. Vous avez ravivé mes souvenirs... Six étés consécutifs passés en Balagne... Plus tard j'ai emmené mon mari et mes enfants, je voulais qu'ils connaissent l'odeur du maquis entre Muro et Feliceto

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    1. Ah oui ! Nous sommes passés pas loin, à Montegrosso ! 😉

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  4. Pas mal! Pas de panique pour les "couples mixtes" :-), l'essentiel, c'est de pencher du bon côté re:-).
    Le statut de "descendant", c'est pour les Corses de la diaspora (a spaluzzera).
    Soyez heureux!

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  5. Joli billet ! Félicitations aux parenti et aux grands-parents dont la traduction corse est trop longue et incertaine pour que j'en fasse usage ici. Mais c'est peut-être un signe inquiétant pour la pureté du lignage...

    Léon

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  6. Merci pour votre reportage !
    Pour info :
    J'ai 2 photos similaires dans la galerie de mon téléphone : l'église rose de Calvi et celle de Pigna, sur la route vers San Antonino.
    Trop court séjour cet été en Balagne: 4 jours à Urtaca, petit village de montagne et 3 jours à Calvi en bord de mer...
    Festival de chants corses, train , Ajaccio pour l'avion (avec retard)...
    Bémol: c'est un peu cher la Corse en été...
    B.

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    1. J'ai l'impression que c'est un peu cher tout le temps... 😭😄

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  7. Félicitations ! J'aime avec vous voyager !

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  8. Bon...
    Qu'arrive-t-il au blog du bon bedeau ? Quelqu'un le sait-il ? 🤔

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  9. Hors sujet...

    C'est le bordel le plus complet sur mon blog (et sur les autres blogs Eklablog) suite à une "changement de plate forme" apparemment merdique...

    Je n'y suis pour rien... Désolé, à plus tard peut-être ?

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    1. Transférez sur Blogger ! 😄

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    2. Je signale à toutes fins utiles que mon blog est redevenu opérationnel, mais je ne sais pas si vous pouvez commenter les derniers article mis en ligne…?

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    3. @bedeau

      Non, on ne peut pas commenter, mais tous les 2 clics on a 1 ou 2 pop-ups de pub dans les gencives.
      On comprend mieux les raisons de la "mise à jour"...

      Ce n'est pas comme le dit Pangloss:
      "Pourquoi les informaticiens font-ils des conneries inutiles?
      – Parce qu’ils le peuvent!"


      C'est parce qu'ils sont payés pour.

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    4. J'ai pu pour ma part commenter mais le bon bedeau devait approuver mes commentaires...

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    5. Eh oui la pub c'est pénible...

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    6. Et puisque tous les blogs deviennent désormais des succursales du blog de notre bon bedeau, je voudrais lui dire ici le commentaire que j'aurais écrit sur son dernier billet concernant notre bon Président :
      "Que celui qui n'a jamais voté Macron, lui jette la première pierre !"
      Moi, j'ai déjà la mienne dans la main, et j'attends qu'il passe à proximité !

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    7. Ben perso je n'ai jamais voté Macron.
      De plus je ne jette jamais de pierres... 😜

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    8. Les commentaires recommencent à fonctionner normalement.
      Voir mon dernier article 'Information"

      PS je n'ai pas activé la modération

      PPS je n'ai JAMAIS voté M*****

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    9. Vi...
      Mais je crois que je regrette déjà les CAPTCHAS... 😭😄

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    10. Cocher les bornes d'incendie, les passages-piétons, ça va me manquer finalement... 😕😜

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    11. @bedeau

      Ca ne s'arrange pas votre site, maintenant il demande un nom et un mot de passe pour simplement lire le billet, sinon erreur 401. :-D :-D :-D

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    12. Ben moi je viens d'y commenter sans difficultés particulières...
      Mais c'est vrai que c'était mieux avant...
      Et puis les vieux faut pas leur changer leurs habitudes... 😄

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  10. Je viens enfin d'avoir pu prendre le temps de lire votre billet, dont je vous remercie. Je pense que Pangloss a eu du plaisir à vous lire aussi.
    Quant à moi, je me suis demandé si votre petit "G" était un petit Gaspard ?
    Car j'ai un petit-fils qui s'appelle Gaspard. Et je peux vous garantir que si le vôtre est aussi amusant que le mien, il n'aura jamais de problèmes relationnels avec qui que ce soit, et où que ce soit :

    https://corto74.blogspot.com/search?q=Gaspard+et+les+Japonaises

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    1. 😀 Je dirais comme Didier Goux en commentaires "ça devient compliqué ces histoires de famille !" ☺️
      Pour le reste le petit "G", qui n'a rien demandé, conservera son anonymat. 😉

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    2. ... Et donc, désormais, je vous appellerai Marianne... 😀

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  11. On peut être le fruit d'un couple mixte (Arménie-Corse) et bien s'en tirer :-) :-)
    La preuve: https://www.youtube.com/watch?v=18jr3T0mVxg

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Lâchez-vous !
Mais en gens bien élevés tout de même...