DEMAIN À L'AURORE
Au-delà de nos passions déraisonnables
lundi 20 octobre 2025
dimanche 5 octobre 2025
Le cénotaphe
Robert Badinter entrera au Panthéon le 9 octobre prochain.
En fait non, c'est un mensonge. Il continuera à couler des jours paisibles au cimetière de Bagneux. Au Panthéon, il aura droit à ce que l'on nomme un cénotaphe, un édifice, un monument à la mémoire "de". Baudelaire, l'illustre poète, a le sien au cimetière de Montparnasse, et bien de touristes abusés s'y recueillent devant. Sa tombe, plus modeste et plus discrète, se trouve à l'exact opposé de son cénotaphe, côté tour.
Dans le cénotaphe de Robert, il est prévu d'y déposer des livres d'auteurs qu'il affectionnait, notamment "Choses vues" de Victor Hugo. Rien de plus.
Au cours de la cérémonie, on pourra entendre une chanson. Non pas "Je suis pour" de Michel Sardou (voyons...), mais "L'assassin assassiné", de Julien Clerc.
Macron en sera à sa cinquième panthéonisation, battant le record détenu jusqu'alors par son prédécesseur : François Hollande. Et 2027 est encore loin...
PS : il y a actuellement 9 cénotaphes au Panthéon pour une petite centaine de personnalités honorées (84 avec Robert).
mercredi 1 octobre 2025
Laissez parler les p'tits rubans
Ça coûte pas cher, ça vous affiche.
Choisissez le vôtre : aujourd'hui c'est le rose.
Mais rien ne vous interdit de revenir demain au jaune.
jeudi 18 septembre 2025
vendredi 12 septembre 2025
Louis Sarkozy...
... Candidat aux prochaines municipales à Menton :
Si tu ne sais rien faire de tes dix doigts, entre en politique. Tu t'y feras une place au soleil.
C'est mon papa qui me l'a dit.
Voilà, voilà...
jeudi 11 septembre 2025
mercredi 10 septembre 2025
Retour piquant
On aura beau dire mais quand même... Quand on vient de passer deux mois au milieu des collines, avec pour seuls voisins les biches et les sangliers, ça fait tout drôle d'être réveillé à 7h00 du matin par des odeurs de poubelles brûlées et des gaz lacrymogènes qui entrent par la fenêtre entrouverte...
Paris sera toujours Paris...
mardi 9 septembre 2025
Gare de Lyon nouvelle version
Voilà bientôt deux mois, je quittais Paris pour prendre mes quartiers d'été à "S". À la gare de Lyon, je filmais un homme au piano. Je remets ici cette vidéo, débarrassée de ses fioritures. C'est peu dire que j'avais été séduit par l'élégance, la classe naturelles de cet homme. Et par son talent.
J'avoue aussi être très satisfait par mon "travail" de cameraman, même si certains détails furent saisis un peu malgré moi.
Quoi qu'il en soit, pour mon retour parisien, je trouve plutôt pas mal de reprendre le clavier avec lui (j'en joue moins bien que lui...). Une façon de boucler la boucle, de refermer la parenthèse estivale.
vendredi 29 août 2025
Blues
Fredi a le cafard.
Il m'est tombé d'un coup, aujourd'hui, sans crier gare.
Déjà ce matin, en entrant dans cette église du 12e siècle, si belle, si silencieuse, si pudique, cachant ses beautés dans une avarice de lumière, j'ai été saisi d'émotion. Ma bigote de mère se serait signée trois fois, prosternée à se casser les rotules sur les dalles de pierres ; moi je suis resté immobile, comme envahi d'une étrange douceur, d'une familiarité réconfortante et nostalgique.
En sortant, sur le parvis, il y avait un jeune couple. J'ai eu envie de leur conseiller d'aller la visiter cette église, s'ils ne l'avaient déjà fait. Mais à quoi bon. Je n'ai pas l'âme d'un missionnaire.
Cet état semi-dépressif m'a poursuivi toute la journée, jusqu'à cet instant où j'écris ces lignes. Il faut dire aussi qu'ici, à "S", la météo s'est mise en mode "mélancolique", ciel d'automne et vent qui vient de la tombe, températures pré-hivernales (le GIEC si tu me lis...).
Rentre par la porte de ma maison un soleil froid, déficitaire et peu vaillant, abdicataire.
Et je me retrouve à la fin du mois d'août comme un deux novembre, à penser à mes chers disparus.
Boomer
Boomer je le suis.
En queue de comète pour être exact, étant né au début des années 60.
Mes parents l'étaient, boomers, c'est à dire qu'ils appartenaient à cette génération orpheline, par 14 et 40, qu'ils avaient connu les privations, la malnutrition, les appartements où, quand il faisait - 2 dehors, il faisait 2 à l'intérieur. Malgré tout ils ont cru en l'avenir, ont fait des enfants. On viendrait aujourd'hui leur reprocher ça, les montrer du doigt, eux et leurs descendance ? Quelle honte !
J'invite les générations actuelles à suivre leur exemple, plutôt qu'à leur faire un mauvais procès. Je les invite à regarder ce qu'elles sont pour beaucoup : des petites merdes tatouées, percées, ne sachant plus qui elles sont, d'où elles viennent, où elles habitent.
L'habitude
Auguste ANGELLIER
1848 - 1911
L'habitude
Panse, de jour en jour, nos plus grandes blessures ;
Elle met sur nos coeurs ses bandelettes sûres
Et leur verse sans fin ses huiles oublieuses ;
Les plus nobles chagrins, qui voudraient se défendre,
Désireux de durer pour l'amour qu'ils contiennent,
Sentent le besoin cher et dont ils s'entretiennent
Devenir, malgré eux, moins farouche et plus tendre ;
Et, chaque jour, les mains endormeuses et douces,
Les insensibles mains de la lente Habitude,
Resserrent un peu plus l'étrange quiétude
Où le mal assoupi se soumet et s'émousse ;
Et du même toucher dont elle endort la peine,
Du même frôlement délicat qui repasse
Toujours, elle délustre, elle éteint, elle efface,
Comme un reflet, dans un miroir, sous une haleine,
Les gestes, le sourire et le visage même
Dont la présence était divine et meurtrière ;
Ils pâlissent couverts d'une fine poussière ;
La source des regrets devient voilée et blême.
A chaque heure apaisant la souffrance amollie,
Otant de leur éclat aux voluptés perdues,
Elle rapproche ainsi de ses mains assidues,
Le passé du présent, et les réconcilie ;
La douleur s'amoindrit pour de moindres délices ;
La blessure adoucie et calme se referme ;
Et les hauts désespoirs, qui se voulaient sans terme,
Se sentent lentement changés en cicatrices ;
Et celui qui chérit sa sombre inquiétude.
Qui verserait des pleurs sur sa douleur dissoute,
Plus que tous les tourments et les cris vous redoute,
Silencieuses mains de la lente Habitude.
samedi 16 août 2025
La bêtise au bistrot.
Chez NICOLAS où la bêtise se porte bien, on glose sur le réchauffement climatique et notre empreinte carbone, nos modes de transport, notre consommation de viande etc... Bref, tous ces sujets bien culpabilisants. Et, sensibles à la propagande en cours comme d'autres à la publicité, on invoque sans aucun discernement la responsabilité de l'homme. L'homme, l'éternel coupable, même quand il n'était pas là ou si peu.
Alors, par ces temps de fortes chaleurs estivales, je veux sur ce blog apporter mon écot, rafraîchir autant que peut se faire LES MÉMOIRES.
mardi 12 août 2025
mardi 29 juillet 2025
Gare de Lyon, la leçon de piano, la déclaration d'amour
C'était le 18 juillet dernier, à la gare de Lyon, je partais pour "S"...
Il y a beaucoup de choses dans cette petite vidéo, si on se donne la peine de la regarder à deux fois.
https://youtube.com/shorts/e3oDFggERoU?si=hLWSMG-QpwigGS5K
samedi 31 mai 2025
Du temps où j'allais à Cannes
mardi 27 février 2018
Cannes
Ils sortaient du Palais. Deux jeunes hommes et deux jeunes femmes, robes de soirée, smoking et nœud-pap de location. Le film qu'ils venaient de visionner s'appelait "Mare Nostrum" ou quelque chose comme ça. Une histoire de migrants rejetés par la mer sur les côtes inhospitalières de la Sicile, aux portes de cette Europe-forteresse dont les dirigeants se livraient à de navrants calculs, à de honteux comptes d’apothicaires sur la répartition du fardeau. Un film bouleversant promis à de nombreuses suites.
- Je suis bouleversée, fit l'une des jeunes femmes en s'asseyant sur une chaise imitation rotin, à la table d'un restaurant qui se trouvait coincé entre un kebab et une crêperie, dont le menu proposait "moules farcies, daube provencale, 17euros ttc.
Un orchestre (ils étaient trois) de roumains nonchalants descendaient la rue jouant, fort bien d'ailleurs, sur leurs violons, leurs accordéons, les notes traînantes, dégoulinantes, sirupeuses du Parrain.
- Nous sommes des salauds !
Elle était au bord des larmes. Son voisin, un rien profiteur, lui caressait son épaule dénudée. Les roumains déjà, sur un signal connu d'eux seuls, repartaient vers d'autres tables, vers le Suquet, sans une pièce, sans un regard.
- Et nous en France ! Avec un gouvernement socialiste en plus ! Que faisons-nous ?
Un africain de 2m60 (il portait sur sa tête une pile de chapeaux de paille, le festival cette année étant bizarrement très ensoleillé) arriva à leur hauteur. Sur son avant-bras en présentoir, il y avait une centaine de lunettes de soleil aux design variés et, surtout, le dernier-né de la technologie chinoise : une perche télescopique permettant de faire des selfies mais "de plus loin". Dans l'indifférence générale, il se livra à une petite démonstration, peu convaincante il est vrai, puis, d'un pas fatigué, repris son chemin en se demandant ce qui pouvait bien clocher dans son offre, quelle était vraiment la demande. Les blancs décidément étaient incroyablement compliqués.
Le serveur vint à eux. Pensant bien faire, elle s'écarta un peu.
- Ah non Madame ! Vous ne pouvez pas faire ça ! Tables et chaises doivent impérativement ne pas dépasser cette limite.
Il désignait le caniveau central de cette rue étroite. À deux mains elle prit sa chaise, revint d'un mouvement brusque qui fit joliment danser ses seins, dans les limites autorisées par la municipalité. Le serveur déposa alors devant eux quatre cartes plastifiées en précisant :
- Nous n'avons plus de daube provençale.
Un roumain débonnaire sorti de nulle part, souriant, ventripotent, portant en bandoulière une sorte de clavecin sur lequel il jouait, fort bien d'ailleurs, les notes traînantes, dégoulinantes, sirupeuses du Parrain, s'approchait d'eux. Elle posa violemment ses coudes sur la table, pris sa tête entre ses mains, éclata en sanglots.
Publié par Fredi M. le février 27, 2018

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