Tous ces morts qui nous laissent seuls...
Quelle bande d'égoïstes quand même...
Au-delà de nos passions déraisonnables
Tous ces morts qui nous laissent seuls...
Quelle bande d'égoïstes quand même...
C'est ce matin, en parcourant les blogs, que j'ai appris avec tristesse la mort d'un homme que je ne connaissais pas autrement que par son blog : Didier Goux.
Je ne sais plus quand exactement j'ai découvert son blog, au début des années 2000 peut-être mais peu importe. Ce dont je me souviens c'est qu'à l'époque je faisais régulièrement, comme aujourd'hui d'ailleurs, ma revue de presse sur Internet. Parcourant le site de Marianne, j'étais arrivé tout en bas à une rubrique qui s'appelait "Les blogs amis" où figurait monsieur Goux, se signalant comme "habitant ici". J'ai cliqué par curiosité, amusé aussi par l'accroche habile. Puis j'ai lu le dernier billet qu'il venait de publier. J'ai lu le précédent et celui qui précédait le précédent... et je suis tombé sous le charme.
À une époque où je me méfiais comme de la peste d'Internet, je l'ai rentré dans mes favoris et, pire que tout, j'ai commencé à commenter, pour le meilleur et pour le pire, son blog. Je crois qu'au début il m'a pris pour un fou et j'en donnais à vrai dire tous les symptômes. La vérité c'est que rien de ce qui relevait de l'informatique, à cette époque, m'inspirait du respect et relevait plutôt pour moi du dérisoire, du futile, de l'inutile. Mais c'est pourtant grâce à lui et à son blog que j'ai pu découvrir des auteurs qui me seraient restés inconnus, tel que Alejo Carpentier pour ne citer que lui.
Avec sa mort c'est un peu de l'esprit français qui meurt aussi, un esprit caustique, ironique, libre et généreux.
Je ne l'ai pas connu, mais il me manque déjà, comme tant d'autres, que la faucheuse, dans un zèle implacable, se plaît autour de moi, de nous, à envoyer aux ténèbres, se plaît à faire un vide immense.
Mes pensées à Catherine.
N'ayant pas le don d'ubiquité, je fus fort embarrassé en ce dimanche 6 avril 2025. Pas moins de quatre manifestations, d'importance diverses, se tenaient à Paris. Pour ma part deux furent d'office exclues : celle des Insoumis (qui portent si mal leur nom) place de la République, et celle d'un homme de piètre envergure dont l'influence, on le souhaite, restera mineure en notre douce France.
Il en restait donc deux.
Celle organisée en soutien au Rassemblement National, place Vauban, et celle des Gueux, emmenée par Alexandre Jardin, autour de la mairie de Paris. S'il n'y avait pas eu place Vauban, c'est là que je me serais rendu. Car enfin ces ZFE sont un pur scandale. On nous assène que la pollution automobile serait responsable de 40000 morts par an. Quelle savante méthode permet d'obtenir un tel chiffre ? On ne le sait pas. Moi qui ai connu Paris dans les années 70-80, j'affirme que la pollution y est désormais résiduelle. Plutôt que d'interdire le centre-ville aux vieilles charrettes, n'aurait-il pas été plus raisonnable de patienter un peu ? Le parc automobile étant ce qu'il est, les vieilles caisses qui fument un peu trop sont destinées à disparaître dans un proche avenir. Il se dit qu'E. M. voudrait que cette mesure ne soit appliquée qu'à Lyon et Paris. Qu'importe. L'idée même d'une telle mesure, même à la portée limitée, est révoltante.
Mais, comme un quarteron de juges félons a cru bon devoir décider pour qui je devais voter, je ne pouvais dire "merde à Vauban !".
De tout cœur avec les Gueux, c'est donc vers les Invalides que j'ai marché d'un bon pas.
Pour un électorat peu enclin à battre le pavé, la place était plutôt bien remplie de mon point de vue, mais certainement pas de 10000 personnes, comme a cru bon d'annoncer crânement JB. En revanche, pas un seul drapeau palestinien. Quant à d'éventuelles embrouilles, ça ne risquait pas d'arriver, tant le filtrage était serré, minutieux : un vrai tamis. On m'a même fait ouvrir ma blague à tabac. Je ne vois pas ce que j'aurais pu y cacher...
Je suis parti après le discours de JB, non sans avoir salué Y. Rioufol et l'avoir assuré de ma fidélité à son blog.
Un beau dimanche.
Le vainqueur des prochaines élections présidentielles de 2027 le sera à la déloyale et n'aura aucune légitimité.
Fredi M.
Hidalgo a tué Paris.
C'est la réflexion que je me faisais hier soir, alors que ma belle et moi nous nous promenions à Montparnasse, quartier qu'aimait tant Hemingway, et qu'il ne reconnaîtrait pas.
Les néons du boulevard brillent dans le vide.
Les passants pressés semblent vouloir respecter une autorisation "covid".
Ils sont vieux.
La jeunesse, chassée par la cherté de la ville, l'a fuie.
En un peu moins de douze ans, Hidalgo aura réussi à transformer une ville festive, joyeuse, en un Ehpad pour retraités fortunés, un musée pour touristes friqués.
Dans un rayon de cinq cents mètres autour de chez moi, je pourrais compter pas moins d'une cinquantaine de commerces qui ont baissé définitivement le rideau : plus de places de stationnement, mais des pistes cyclables où s'engouffrent des zombies, esclaves livreurs de pizzas, bobos au job mal défini. Les brasseries, naguère ouvertes jusqu'à point d'heure, servent leurs derniers clients un peu avant minuit. Puis c'est un silence mortuaire qui prend possession des quartiers.
Hidalgo a tué Paris, et le mal est si profond, si certain, que l'on ne voit pas comment le prochain édile pourrait réparer les fautes. Sauf à replonger les Parisiens dans une décennie de travaux.
Hidalgo a tué Paris, l'a triturée comme un enfant sadique l'aurait fait d'un insecte. De quel droit ?
Paris n'est plus une fête.
C'est un mot qui revient à la mode : la patrie. Comme une braise mourante, après lui avoir copieusement pissé dessus, que l'on essayerait de ranimer.
Mais de l'amour de la patrie, il en va comme de l'amour : quand c'est fini, c'est fini.
Bon courage à celui qui se lancerait dans un tel projet...
Et ce n'est pas la peine de développer davantage...
En ces temps troublés, on entend de nombreuses voix réclamer le retour du service militaire. Pour ma part j'ai déjà donné, à Fort Desaix, Martinique, et je me souviens d'avoir tiré un bon nombre de cartouches au stand de tir de Colson. Sans me vanter j'étais plutôt bon à ce petit jeu...
Mais, pour la prise de contact avec les armes, il y a une autre activité que j'ai pratiquée dans ma jeunesse : le ball-trap, loisir qui nous est arrivé d'Amérique après la guerre. D'ailleurs pour dire aux lanceurs des pigeons (petites assiettes d'argile), cachés et protégés des plombs derrière des ballots de paille, on crie "pull !". L'enfant ignorant que j'étais entendait "poule !".
Le ball-trap, dans notre coin du Gâtinais, se pratiquait à la fin de l'été, après les moissons, quand les chaumes n'avaient pas été encore retournés. J'y allais avec mon père. Il y avait une buvette où la bière coulait à flots. On y retrouvait les gens du village (des paysans-chasseurs qui venaient là se dégourdir les doigts avant "l'ouverture"), mais beaucoup d'autres aussi qui venaient de plus loin. C'était joyeux et bruyant ("convivial" on dirait aujourd'hui), exclusivement masculin.
Un jour, alors que mon père se roulait une cigarette et discutait au comptoir, il fut appelé : « c'est votre tour!». « Je laisse la place à mon fils !»
Je n'en menais pas large... J'ai pris le fusil, calibre 12, qui m'a semblé peser une tonne, j'ai épaulé et crié "poule !". Mais rien n'est parti devant moi. «Tu n'as pas crié assez fort !». De nouveau j'ai crié "poule !", et le pigeon de terre cuite s'est envolé à la verticale, à une cinquantaine de mètres de moi. J'ai appuyé sur la détente, mais le pigeon a poursuivi sa course sans une égratignure. En revanche j'ai eu la sensation très nette que le recul de l'arme m'avait arraché l'épaule. J'ai ressenti une douleur vive. Quinze jours après je traînais encore un très laid hématome violet.
J'ai l'impression que la pratique du ball-trap tend à disparaître. Et c'est bien regrettable. Car si l'on doit aller faire la guerre à Poutine, ce n'est pas avec des lance-boulettes de papier mâché et des lance-pierres que nous arriverons à grand-chose... Appréhender une arme dès sa plus tendre enfance, peut s'avérer plus tard d'une grande utilité.
Le rêve pour les uns serait d’avoir des ailes,
De monter dans l’espace en poussant de grands cris,
De prendre entre leurs doigts les souples hirondelles,
Et de se perdre, au soir, dans les cieux assombris.
D’autres voudraient pouvoir écraser des poitrines
En refermant dessus leurs deux bras écartés ;
Et, sans ployer des reins, les prenant aux narines,
Arrêter d’un seul coup les chevaux emportés.
Moi ; ce que j’aimerais, c’est la beauté charnelle :
Je voudrais être beau comme les anciens dieux,
Et qu’il restât aux coeurs une flamme éternelle
Au lointain souvenir de mon corps radieux.
Je voudrais que pour moi nulle ne restât sage,
Choisir l’une aujourd’hui, prendre l’autre demain ;
Car j’aimerais cueillir l’amour sur mon passage,
Comme on cueille des fruits en étendant la main.
Ils ont, en y mordant, des saveurs différentes ;
Ces arômes divers nous les rendent plus doux.
J’aimerais promener mes caresses errantes
Des fronts en cheveux noirs aux fronts en cheveux roux.
J’adorerais surtout les rencontres des rues,
Ces ardeurs de la chair que déchaîne un regard,
Les conquêtes d’une heure aussitôt disparues,
Les baisers échangés au seul gré du hasard.
Je voudrais au matin voir s’éveiller la brune
Qui vous tient étranglé dans l’étau de ses bras ;
Et, le soir, écouter le mot que dit tout bas
La blonde dont le front s’argente au clair de lune.
Puis, sans un trouble au coeur, sans un regret mordant,
Partir d’un pied léger vers une autre chimère.
– Il faut dans ces fruits-là ne mettre que la dent :
On trouverait au fond une saveur amère.
Guy de Maupassant
À noter qu'en ce qui me concerne ce poème relève du fantasme : toute ma vie je suis resté fidèle. Un vrai toutou !
https://x.com/NathalieLoiseau/status/1896495698708967722?t=B6t5swnIic74hsvtbvoxlg&s=19
Un rappel: au rythme actuel, il faudrait plus de 80 ans à la
Russie pour conquérir l’Ukraine.
Nathalie Loiseau
Ah bon ? Vraiment ? Nous voilà rassurés alors !
Quand les chars russes arriveront Porte d'Orléans j'aurai plus mal aux dents depuis longtemps...
Fermer une chaîne de télévision dans un pays prétendument démocratique, quoi de plus détestable.
Fermer la gueule à Hanouna, quoi de plus délectable.