vendredi 29 août 2025

Blues





Fredi a le cafard. 

Il m'est tombé d'un coup, aujourd'hui, sans crier gare. 

Déjà ce matin, en entrant dans cette église du 12e siècle, si belle, si silencieuse, si pudique, cachant ses beautés dans une avarice de lumière, j'ai été saisi d'émotion. Ma bigote de mère se serait signée trois fois, prosternée à se casser les rotules sur les dalles de pierres ; moi je suis resté immobile, comme envahi d'une étrange douceur, d'une familiarité réconfortante et nostalgique.

En sortant, sur le parvis, il y avait un jeune couple. J'ai eu envie de leur conseiller d'aller la visiter cette église, s'ils ne l'avaient déjà fait. Mais à quoi bon. Je n'ai pas l'âme d'un missionnaire.

Cet état semi-dépressif m'a poursuivi toute la journée, jusqu'à cet instant où j'écris ces lignes. Il faut dire aussi qu'ici, à "S", la météo s'est mise en mode "mélancolique", ciel d'automne et vent qui vient de la tombe, températures pré-hivernales (le GIEC si tu me lis...).

Rentre par la porte de ma maison un soleil froid, déficitaire et peu vaillant, abdicataire.

Et je me retrouve à la fin du mois d'août comme un deux novembre, à penser à mes chers disparus. 

Boomer


Boomer je le suis. 

En queue de comète pour être exact, étant né au début des années 60.

Mes parents l'étaient, boomers, c'est à dire qu'ils appartenaient à cette génération orpheline, par 14 et 40, qu'ils avaient connu les privations, la malnutrition, les appartements où, quand il faisait - 2 dehors, il faisait 2 à l'intérieur. Malgré tout ils ont cru en l'avenir, ont fait des enfants. On viendrait aujourd'hui leur reprocher ça, les montrer du doigt, eux et leurs descendance ? Quelle honte !

J'invite les générations actuelles à suivre leur exemple, plutôt qu'à leur faire un mauvais procès. Je les invite à regarder ce qu'elles sont pour beaucoup : des petites merdes tatouées, percées, ne sachant plus qui elles sont, d'où elles viennent, où elles habitent. 

L'habitude

 

Auguste ANGELLIER
1848 - 1911

L'habitude

La tranquille habitude aux mains silencieuses
Panse, de jour en jour, nos plus grandes blessures ;
Elle met sur nos coeurs ses bandelettes sûres
Et leur verse sans fin ses huiles oublieuses ;

Les plus nobles chagrins, qui voudraient se défendre,
Désireux de durer pour l'amour qu'ils contiennent,
Sentent le besoin cher et dont ils s'entretiennent
Devenir, malgré eux, moins farouche et plus tendre ;

Et, chaque jour, les mains endormeuses et douces,
Les insensibles mains de la lente Habitude,
Resserrent un peu plus l'étrange quiétude
Où le mal assoupi se soumet et s'émousse ;

Et du même toucher dont elle endort la peine,
Du même frôlement délicat qui repasse
Toujours, elle délustre, elle éteint, elle efface,
Comme un reflet, dans un miroir, sous une haleine,

Les gestes, le sourire et le visage même
Dont la présence était divine et meurtrière ;
Ils pâlissent couverts d'une fine poussière ;
La source des regrets devient voilée et blême.

A chaque heure apaisant la souffrance amollie,
Otant de leur éclat aux voluptés perdues,
Elle rapproche ainsi de ses mains assidues,
Le passé du présent, et les réconcilie ;

La douleur s'amoindrit pour de moindres délices ;
La blessure adoucie et calme se referme ;
Et les hauts désespoirs, qui se voulaient sans terme,
Se sentent lentement changés en cicatrices ;

Et celui qui chérit sa sombre inquiétude.
Qui verserait des pleurs sur sa douleur dissoute,
Plus que tous les tourments et les cris vous redoute,
Silencieuses mains de la lente Habitude.

samedi 16 août 2025

La bêtise au bistrot.

Chez NICOLAS où la bêtise se porte bien, on glose sur le réchauffement climatique et notre empreinte carbone, nos modes de transport, notre consommation de viande etc... Bref, tous ces sujets bien culpabilisants. Et, sensibles à la propagande en cours comme d'autres à la publicité, on invoque sans aucun discernement la responsabilité de l'homme. L'homme, l'éternel coupable, même quand il n'était pas là ou si peu. 

Alors, par ces temps de fortes chaleurs estivales, je veux sur ce blog apporter mon écot, rafraîchir autant que peut se faire LES MÉMOIRES


mardi 12 août 2025

Concours


Le cahier des charges est des plus simples : comment enlaidir notre ville. Je compte sur vous.